Après un weekend complet de dénigrement des grévistes des raffineries largement diffusé par les médias, lundi 10 octobre la direction Exxon est passée à l’offensive.

Le matin elle annonce qu’elle ne change pas de position pour les augmentations générales (soit 5 % avec un plancher minimum de 125 euros) ni pour la prime « Macron » (soit 3000 euros) mais qu’elle anticipe à 2022 le versement d’une prime exceptionnelle de transport de 750 euros. Dans la foulée à la mi-journée, une cinquantaine de cadres venaient manifester contre la grève devant le piquet de la porte A… sans impressionner personne car l’assemblée de 14 heures a largement reconduit le mouvement. Mais à 18 heures, la CFDT se joignait à la CGC pour signer l’accord et le rendait donc applicable bien que ces syndicats n’aient jamais participé à la lutte !

Malgré cela, mardi 11 octobre, le poste du matin reconduisait la grève, le midi un rassemblement de soutien réunissait près de 300 militants venus de la raffinerie Total voisine, elle aussi en lutte, mais aussi de Renault Cléon, Aircelle-Safran, Ponticelli et même de trois usines Hutchinson (filiale de Total). Maintes interventions ont porté sur l’intérêt commun à toute la classe ouvrière de se battre pour que les salaires soient indexés sur la hausse des prix.

À 14 heures, les postés d’après-midi ont reconduit le mouvement, mais compte tenu de la situation de plus en plus tendue au 22e jour de grève, ils ont parlé de s’orienter notamment vers le paiement des heures de grève et une prime de reprise… Quelle que soit la suite, tous partagent la fierté de faire la première vraie grève dans cette raffinerie.