La hausse des prix mettant la question des salaires ou des primes à l’ordre du jour, les nouvelles des débrayages et grèves dans les autres sites PSA étaient commentées. Le mécontentement venait aussi de la désorganisation du travail, des jours creux faute de pièces ou à cause de pannes sur les machines mal entretenues, des jours de chômage pouvant succéder aux samedis travaillés, etc.

Finalement, c’est lundi 26, un peu au dernier moment, que les syndicats ont appelé et réuni 80 à 100 travailleurs. Un tel débrayage était déjà rarissime dans cette usine de 1 200 personnes.

Le lendemain, la colère continuait de s’exprimer dans les discussions alors que la direction, qui avait prévu une réunion nationale pour une prime de « partage de la valeur », annonçait aux syndicats qu’elle donnerait 1 000 euros seulement. Pour tout le monde, cela ne faisait pas le compte. De plus la direction proposait aux ouvriers d’augmenter un peu la somme... en prenant sur leurs propres compteurs d’heures : une simple arnaque.

Un nouveau débrayage était donc prévu pour le mercredi 28 et, ce jour-là à midi, 250 travailleurs des deux équipes de journées débrayaient. Un cortège de 200 d’entre eux se rassemblait et faisait le tour de l’usine, du jamais vu à PSA-Cormelles ! Une telle mobilisation où les deux équipes se retrouvaient était une découverte pour les participants, contents de montrer tout haut leur mécontentement. Le soir, 90 des 180 travailleurs de l’équipe de nuit débrayaient à leur tour et le lendemain, une petite délégation renouvelait la mobilisation en participant à la manifestation interprofessionnelle à Caen.

Une semaine marquante, et qui ne sera pas sans suite !