D’après un documentaire diffusé récemment, depuis les années 1960, plus de 5 800 enfants vivant aux alentours de l’ancienne usine auraient été atteints de saturnisme. Une maladie très grave causée par le plomb et responsable de retards de développement chez les enfants. Après la révélation de ces chiffres, l’État s’est enfin résolu à lancer une nouvelle campagne de dépistage, dix ans après la dernière.

Les résultats révélés par l’ARS des Hauts-de-France et la préfecture du Pas-de-Calais, le 27 septembre, sont éloquents. Sur les 889 enfants dépistés, sept cas de saturnisme ont été découverts et 61 d’entre eux présentent une plombémie correspondant au seuil de vigilance nécessitant un contrôle régulier. De plus, les analyses des sols effectuées dans dix établissements accueillant des enfants (écoles, crèches, collège) ont révélé pour cinq d’entre eux la présence de plomb à des taux largement supérieurs au seuil admis.

Le groupe minier et de négoce Glencore, à qui appartenait Metaleurop, a pollué et empoisonné les travailleurs et la population pendant des décennies. En 2003, il a fermé le site, laissant 830 travailleurs sur le carreau sans se soucier de la dépollution. Depuis, il continue de sévir aux quatre coins du monde. Outre l’exploitation des travailleurs, la suspicion de multiples pollutions et de spéculation sur les matières agricoles, il a aussi été reconnu coupable de corruption en Amérique latine et en Afrique via la création de sociétés écrans pour obtenir des contrats avantageux, ainsi que de manipulation des cours du carburant aux États-Unis. Mais cela ne doit pas troubler les actionnaires de ce groupe qui vient d’annoncer plus de 12 milliards de dollars de bénéfices pour le premier semestre 2022.