La raffinerie Total de Normandie à Gonfreville-l’Orcher, près du Havre, emploie 1 600 salariés, entre le raffinage de pétrole brut et la pétrochimie, ainsi que des milliers de travailleurs de la sous-traitance. La grève a démarré le 27 septembre dans le cadre des négociations annuelles sur les salaires et, mardi 4 octobre, elle se poursuivait après un vote des grévistes lors d’une prise de parole rassemblant une centaine de salariés.

La grève est ciblée sur certains secteurs essentiels de la raffinerie, et aujourd’hui, pas une goutte de carburant ne sort de Gonfreville.

En 2021, les bénéfices réalisés par TotalEnergies étaient déjà de 13,6 milliards d’euros, et pour le seul premier semestre 2022, la multinationale a annoncé 18,8 milliards d’euros de profits. Les actionnaires vont même recevoir 2,62 milliards d’euros de dividendes exceptionnels. Les travailleurs n’ont donc aucune raison de se contenter des 5 % d’augmentation proposés par la direction, une hausse qui ne couvre même pas l’inflation. Ils réclament 10 % d’augmentation des salaires.

Le patron refuse de céder et essaie de dénigrer le mouvement en parlant de grève isolée. En réalité, plusieurs raffineries sont en grève dans le pays, et un nombre croissant de stations-service sont à sec. À proximité du Havre, la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme est également en grève, ce qui est inédit. Les multinationales du pétrole gavent leurs actionnaires, mais les travailleurs du raffinage n’ont pas dit leur dernier mot !