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Leur société
Sorbonne Nouvelle : vieux problèmes
À l’université Sorbonne Nouvelle (ex-Paris 3), la rentrée, qui devait avoir lieu le 19 septembre dans ses locaux flambant neufs du 12e arrondissement, a été repoussée au 3 octobre. La cause en est des salles déjà trop peu nombreuses par rapport au nombre d’étudiants !
Pour accueillir tout le monde, la présidence de l’université a fini par admettre, tardivement, qu’elle serait obligée de louer des locaux ailleurs dans Paris. Des étudiants et des enseignants auront donc cours à 25, 35 voire 45 minutes du nouveau Campus Nation. La présidence voudrait aussi imposer le passage de 100 % des enseignements dits transversaux en enseignement à distance, ce qui n’a aucun sens pour des cours de langue vivante ou d’initiation au théâtre ! Tout cela annonce donc une rentrée avec des conditions de travail très dégradées, alors même que les années 2020 et 2021, marquées par la pandémie et le passage à l’enseignement en visio, ont déjà été éprouvantes.
La présidence assure que cette situation ne perdurera pas au second semestre. Mais étudiants et salariés ont appris à lui faire modérément confiance. La situation est d’autant plus honteuse que des militants syndicaux avaient alerté dès 2015 sur le fait que les nouveaux locaux, aussi jolis soient-ils, seraient trop exigus. À la veille de l’été, le président tergiversait encore en demandant aux enseignants de réfléchir aux cours qui pourraient passer du mode « présentiel » au mode « distanciel », tout en les incitant à élargir leurs plages de vœux à des horaires tôt le matin, tard le soir, voire le samedi après-midi...
Une assemblée générale des salariés de l’université réunie mardi 6 septembre a exprimé à la quasi-unanimité le rejet des conditions dans lesquelles se prépare la rentrée. Au-delà de la question du manque de place, une colère plus générale s’est exprimée, en particulier du côté des agents administratifs et techniques qui, pour des salaires insuffisants, croulent sous le travail du fait du manque de personnel titulaire.
La gestion à courte vue de la présidence n’est pas seule en cause. Les dysfonctionnements multiples proviennent, plus profondément, de la recherche d’économies à tout prix au niveau du rectorat et du ministère de l’Enseignement supérieur. Les jeunes et tous ceux qui contribuent à leur formation méritent mieux, mais les décideurs préfèrent visiblement réserver leurs milliards aux budgets militaires et aux cadeaux au grand patronat.
Pour ne pas subir sans réagir, les salariés de la Sorbonne Nouvelle ont d’ores et déjà prévu de se retrouver pour une nouvelle assemblée générale le 20 septembre.