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Leur société
Rentrée scolaire : non, ça ne se passe pas bien
« On a une rentrée qui se passe bien », a déclaré Élisabeth Borne lors de sa visite dans un collège de la Somme jeudi 1er septembre. Le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, qui l’accompagnait, s’est tout de même senti obligé de rajouter : « Il y a des difficultés ici et là. »
En fait de difficultés, il manquait des professeurs dans la moitié des établissements qui ont répondu à l’enquête du syndicat SNES-FSU. Par exemple, au lycée de Gagny, en Seine-Saint-Denis, il en manquait sept, en anglais, histoire-géographie, sciences de l’ingénieur, allemand. Au collège Gambetta à Paris, trois postes d’enseignants n’étaient pas pourvus, ainsi que celui de documentaliste. Comme à chaque rentrée, les infirmières, médecins scolaires, psychologues, assistantes sociales doivent partager leur temps entre plusieurs établissements, voire sont complètement absents. Il manque des assistants d’éducation, du personnel de direction, des AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), ce qui prive de nombreux élèves handicapés d’une scolarisation normale. Et les classes surchargées, à 35 élèves, se multiplient en lycée.
La presse s’est inquiétée du recrutement et de la formation de milliers de contractuels en urgence, juste avant la rentrée. Mais c’est en fait depuis des années que des milliers de contractuels doivent se débrouiller devant des classes, souvent sans avoir eu une seule heure de formation.
Dès lundi 5 septembre, certains établissements étaient en grève pour réclamer plus de personnel.
La rentrée 2022 ressemble en fait à celle des années précédentes, en pire, car la pénurie de personnel s’aggrave. En déclarant qu’elle se passe bien, la Pemière ministre montre son mépris pour l’éducation et pour tous ceux qui font ce qu’ils peuvent face à la pénurie de personnel des établissements scolaires.