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- Lutte ouvrière n°2823
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Leur société
PCF : l’actualité du communisme, mais lequel ?
« Le communisme n’a jamais été autant à l’ordre du jour », a déclaré fin août Fabien Roussel, le dirigeant du PCF. On ne peut qu’être d’accord, à condition toutefois de préciser ce que l’on entend par communisme.
Selon le Manifeste communiste de 1848, les communistes sont ceux qui, parmi les travailleurs, mettent en avant l’intérêt général du mouvement, l’unité internationale de la classe ouvrière, le fait que la lutte de classe débouche nécessairement sur l’affrontement révolutionnaire et la prise du pouvoir par le prolétariat. À partir de 1917, la bannière du communisme est devenue celle de la révolution russe, de la construction d’une économie sans propriétaires privés, de la révolution mondiale. C’est sur cette base que le Parti communiste, section française de l’Internationale communiste, fut fondé.
Devenu « français » et ayant abandonné toute tradition révolutionnaire depuis bien longtemps, le PCF se borne aujourd’hui à proposer aux travailleurs, et avant tout à ses militants, un programme d’amélioration du sort des opprimés dans le cadre de la société capitaliste. Pour cela, depuis Maurice Thorez jusqu’à Fabien Roussel, il fixe comme perspective un bon gouvernement, issu d’un vote majoritaire pour une union de la gauche honnête, appuyée par un mouvement social adéquat. Et de faire référence aux précédents de 1936, 1945, 1981 et 1997.
Il y aurait beaucoup à dire sur ce passé, mais la situation actuelle devrait imposer une évidence aux militants ouvriers : la classe dominante, enferrée dans une crise économique sans issue, est prête à tout, guerres, dictatures, massacres en tout genre, catastrophes de toute nature, pour conserver son pouvoir et ses privilèges. Devant ce fait, qui remplit chaque jour les journaux télévisés, le programme et la méthode proposés par la direction du PCF sont une pure utopie. Ne serait-ce que pour conserver le peu qu’ils ont, les travailleurs doivent être prêts à se battre bec et ongles.
Et c’est précisément en engageant ce combat qu’ils peuvent retrouver la voie de la lutte révolutionnaire, devenir capables d’en finir avec le capitalisme et mettre concrètement le communisme à l’ordre du jour.
Il est certes très peu probable que Fabien Roussel donne ce sens-là au mot de communisme, mais il est urgent que les militants ouvriers du PCF y réfléchissent.