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Leur société
Apprentissage : des formations qui rapportent gros
Macron et ses ministres se glorifient de la forte croissance de l’apprentissage, qui fait alterner cours en centre de formation d’apprentis (CFA) et formation pratique en entreprise. Les apprentis étaient 290 000 en 2016. L’an passé, ils étaient 730 000 et le gouvernement vise un million d’ici 2027.
Le système de l’apprentissage permet aux jeunes de suivre une formation intermédiaire entre celle de l’école et celle sur le tas. Mais elle offre surtout aux patrons une main-d’œuvre bon marché, et un moyen d’avoir des ouvriers étroitement adaptés à leur entreprise, de ce fait plus étroitement liés à elle, et qu’ils ne sont pas obligés d’embaucher en fin de formation.
Comme l’apprentissage est subventionné par l’État, des associations se sont développées, qui chapeautent des dizaines de CFA et gèrent les formations en fonction de leur rentabilité. Ce sont en fait des groupes capitalistes privés qui prospèrent sous l’aile de l’État et qui n’hésitent pas à gonfler abusivement leurs frais.
Le déficit de France compétences, l’organisme étatique qui chapeaute l’apprentissage, est passé de 4,6 milliards en 2020 à 5,9 cette année. La Cour des comptes s’est alarmée et le gouvernement a annoncé une réduction de 800 millions du financement des CFA.
Les organismes de formation protestent, invoquant l’avenir des jeunes et les besoins des entreprises. Mais leur principal souci, ce sont les profits qu’ils tirent des fonds publics.