Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : pénurie insupportable à la pharmacie centrale17/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2820.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : pénurie insupportable à la pharmacie centrale

À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, les effets du manque de bras se font plus cruellement sentir pendant les vacances. Tous les services sont touchés, et en particulier la pharmacie centrale (ou pharmacie à usage intérieur, PUI). Il manque des pharmaciens, des préparateurs et des aides-soignants pour la logistique.

La PUI est un rouage essentiel de l’hôpital. Elle gère les stocks de médicaments et de matériel médical, prépare les commandes des services, les livre et s’occupe de traitements particuliers comme les chimiothérapies, les médicaments dérivés du sang ou les traitements pour la recherche. Elle gère aussi la stérilisation pour les blocs opératoires et a une officine pour les patients venant de chez eux. Et elle a des missions de formation, de surveillance des médicaments, de veille sanitaire...

Outre l’épuisement de l’équipe, les postes vacants ont dans l’immédiat deux conséquences bien visibles qui impactent les services de soins et les patients. En effet les postes de préparateurs affectés en pharmacie aux différents services ont été souvent supprimés. Du coup, ce sont les soignants qui doivent faire les commandes des médicaments, gérer le stock, surveiller les dates de péremption. Cela demanderait de détacher une infirmière le temps nécessaire pour faire ce travail, mais au vu des effectifs, c’est impossible. Alors, comme pour de plus en plus de tâches, le personnel parle de « vite fait, mal fait », avec des problèmes qui demandent à être gérés en urgence et donc prennent du temps et de l’énergie. C’est ce qui énerve les soignants, car cela pourrait être évité avec des embauches.

L’autre volet plus directement visible est l’engorgement de l’officine qui distribue les traitements pour les patients venant de chez eux. Ce sont des traitements spécifiques délivrés uniquement par des structures hospitalières, ou bien des traitements courants pour des patients en situation de précarité.

Le personnel qui délivre ces médicaments est passé en quelques années de trois à un, mais le nombre de patients venant chercher leur traitement a explosé. La file d’attente s’allonge dehors, qu’il pleuve ou que le soleil tape. Cela crée des tensions et de la fatigue.

Travailler à l’hôpital en tant que préparateur en pharmacie est normalement attirant car intéressant, malgré les contrats plus ou moins précaires. Mais aujourd’hui, les conditions de travail sont telles que beaucoup vont dans le privé.

Il faudrait des embauches massives et des augmentations de salaire conséquentes pour voir le bout du tunnel.

Mais ces choix sont aux antipodes de la politique des gouvernements qui se sont succédé. S’y opposer devient vital pour l’ensemble des hospitaliers.

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