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Sri Lanka : le régime veut reprendre la main
Après des mois de protestation contre les pénuries et l’inflation, et après l’envahissement de son palais, le président srilankais Gotabaya Rajapaksa a été obligé de s’enfuir à Singapour, d’où il a envoyé sa démission le 13 juillet. Mais le régime, après un moment de flottement, n’a pas tardé à reprendre la main.
Le Premier ministre du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe, adoubé par le Parlement, est devenu président par intérim alors que c’est un proche de l’ancien dirigeant et que les manifestants réclamaient également son départ. D’ailleurs, nombre des membres du nouveau gouvernement sont des soutiens connus et revendiqués du clan Rajapaksa. Sitôt investi, le nouveau président a envoyé des centaines de policiers et de soldats armés de fusils d’assaut et de matraques pour expulser les derniers manifestants qui occupaient le palais et qui avaient pourtant annoncé qu’ils quitteraient le bâtiment pacifiquement. L’intention de faire un exemple parmi ceux qui protestent est évidente : l’intervention s’est soldée par 48 blessés et neuf arrestations.
Le régime tente de reprendre la situation en main, alors que la crise économique continue à s’aggraver. Dans ce pays pauvre, largement dominé par l’impérialisme, les pénuries de nourriture, de médicaments, de carburant, les coupures d’électricité, rendent la vie des classes populaires insupportable. Le nouveau gouvernement a annoncé la réouverture des écoles, mais seulement trois jours par semaine, faute d’essence pour les transports en commun. Aucun des problèmes vitaux des classes populaires n’a été réglé, mais le gouvernement a repris les négociations avec le FMI, ce qui laisse prévoir des plans d’austérité en échange de prêts.
Les travailleurs du Sri Lanka n’ont aucune raison de se contenter d’un changement à la tête de l’État, et encore moins d’accepter le retour de bâton avec la répression qui s’amorce.