Le gouvernement, les nationalistes de l’Assemblée territoriale corse et le syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration expérimentent un nouveau contrat de travail, qui pourrait être étendu ensuite à l’échelle nationale : le CDI saisonnier.

En Corse, un emploi sur cinq dans le tourisme et plus du tiers dans le secteur agricole sont saisonniers. Les patrons ont pourtant du mal à trouver en début de saison les travailleurs dont ils ont besoin.

Avec le CDI mis en place dans le tourisme, ils voudraient fidéliser la main-d’œuvre avec l’argent de l’État. En effet, les saisonniers travailleront six à sept mois par an et, les mois non travaillés, ils seraient au chômage partiel, payés par l’État. Tirant le bilan de ce nouveau type de contrat, le propriétaire d’un l’hôtel de luxe de Calvi a déclaré y voir l’intérêt de retrouver les saisonniers d’une année sur l’autre.

Et les travailleurs auront, dit-il, « une vraie existence sociale ».

Mais, c’est surtout une main-d’œuvre bon marché. Les saisonniers sont à 71 % des employés et 23 % des ouvriers, payés 20 % de moins que les salariés non saisonniers du privé – soit 10,50 euros net de l’heure au lieu de 13 euros – pour plus de 39 heures et avec des temps de coupure peu ou pas payés.

Pas sûr que le bilan tiré par les travailleurs soit aussi positif car la « vraie existence sociale », ce serait d’avoir un salaire qui permette de vivre correctement.