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Leur société
Loi sur le pouvoir d’achat : de la poudre aux yeux
Le gouvernement travaille à la mise en place d’un « projet de loi sur le pouvoir d’achat » a annoncé la Première ministre Élisabeth Borne au 20 heures de TF1.
Les périodes électorales sont le moment des grandes promesses des candidats. Élisabeth Borne ne déroge pas à la règle en se faisant la porte-drapeau des candidats LREM aux législatives. À deux semaines du premier tour, elle explique que la priorité du gouvernement est de répondre à l’inquiétude des Français concernant le pouvoir d’achat.
Mais les mesures inclues dans ce projet ne sont en fait que le prolongement de celles déjà testées dans le précédent quinquennat, et qui n’ont absolument pas amélioré le pouvoir d’achat. La mise en place d’un nouveau chèque alimentaire ne changera rien. Le chèque de Castex, l’ancien Premier ministre, n’avait pas permis de soulager les familles lors du passage en caisse dans les magasins. La faiblesse du montant du chèque avait même été perçue comme une provocation, tant la hausse des prix nécessite une vraie augmentation des salaires.
Élisabeth Borne promet le prolongement de la baisse des prix des carburants. En quoi les 18 centimes de réduction ont-ils allégé le poids dans ce domaine ? Pour ceux qui utilisent beaucoup leur voiture, la dépense devient insupportable.
Elle évoque aussi le triplement de la prime Macron. Qui va payer cette prime ? Si c’est l’État, c’est prendre dans la poche des travailleurs, par les impôts, pour remettre dans l’autre poche avec cette prime. Si ce sont les entreprises qui la financent, elles répercuteront cette dépense sur les prix pour maintenir leurs marges.
Ce catalogue de mesures est de la poudre aux yeux, car dans un mois, deux mois ou six mois les quelques sous récupérés seront mangés par l’inflation. Ils seront passés dans le paquet de pâtes, le kilo de tomates, la facture de gaz ou d’électricité… sans qu’on ait mangé plus ou qu’on soit mieux chauffé.
Pour éviter que toute hausse de salaire ou toute prime versée aux salariés soit immédiatement récupérée par la hausse des prix, il n’y a pas d’autre solution que de revendiquer l’indexation automatique des salaires sur les prix.
Joséphine Sina