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- Lutte ouvrière n°2807
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Tours et Métropole : les agents territoriaux toujours en lutte
Maintien des congés d’ancienneté, augmentation mensuelle de 300 euros, prime annuelle de 1 500 euros, un treizième mois en quelque sorte, ce sont les revendications des grévistes agents territoriaux de Tours.
Comme dans bien des collectivités, les salaires sont notoirement insuffisants et les conditions de travail se sont dégradées à cause du manque d’embauches.
Le retrait des congés d’ancienneté a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et grandir le mécontentement dans bien des services.
La grande majorité des agents de la propreté urbaine, de la collecte des ordures ménagères, mais aussi des agents d’autres services sont restés en grève toute une semaine. La direction de la métropole a d’abord joué la fermeté mais elle a dû finalement en rabattre devant la détermination des grévistes. Vendredi 13 mai, elle a entrepris de se déplacer dans les quatre dépôts en grève depuis le lundi. Après sa visite au dépôt Sud, les travailleurs ont immédiatement averti les grévistes des trois autres dépôts. Quand la direction est arrivée au dépôt centre, non seulement les éboueurs grévistes l’attendaient, mais aussi les grévistes de la propreté urbaine venus en renfort. Les émissaires de la métropole n’ont pu que constater l’inutilité de leurs efforts pour faire reprendre le travail sans rien lâcher sur les revendications, et ont dû battre en retraite.
Dans la même matinée, le président de la métropole demandait à rencontrer une délégation de grévistes et promit « les yeux dans les yeux » 150 euros mensuels. Mais, peu après, alors que les grévistes étaient en train de discuter de sa proposition, il est revenu sur son engagement. Se retranchant derrière les autres maires de la métropole qui ne seraient pas d’accord sur ces 150 euros, il ne parlait plus que de 120 euros. Il mettait ainsi tout le monde d’accord… pour ne pas accepter !
Lundi 16 mai, la direction de la métropole convoquait les représentants syndicaux, mais il n’était même plus question des 120 euros. Elle prétendait qu’il n’y avait qu’une minorité de grévistes et exigeait l’arrêt de la grève pour reprendre les négociations. Cerise sur le gâteau, Frédéric Augis, le président de la métropole qui avait promis 150 euros puis 120 trois jours avant, n’était même pas présent à cette réunion.
Pour les 200 grévistes réunis en assemblée générale devant l’hôtel de ville de Tours pour discuter de la suite du mouvement, cette annonce de la métropole était une véritable provocation. « Pas question qu’on sorte bredouille de ce combat ! » Il était décidé de refaire le tour des services pour entraîner davantage de collègues et de se retrouver le surlendemain devant le siège de la métropole.
Comme les fois précédentes, avant de se séparer, les grévistes ont manifesté autour de la place. Cette fois-ci, une porte de l’hôtel de ville étant ouverte, ils s’y sont engouffrés, et ont fait venir le maire de Tours, lui aussi membre de la métropole, lui demandant de s’expliquer. Celui-ci mit en avant le fait qu’il ne fait pas partie de l’exécutif de la métropole – il est Europe Écologie Les Verts, le président de la métropole est LR – pour ne pas prendre position et tenter de montrer sa différence. Mais à une question sur les revendications salariales des agents de la ville de Tours, il n’avait pas davantage de réponse, renvoyant à une rencontre ultérieure avec les syndicats.
Quelle que soit l’étiquette politique de leurs adversaires, les grévistes savent que les faire céder dépend du rapport de forces. Ils comptaient bien refaire dès 5 heures du matin le tour des différents centres de collecte mais aussi de la propreté urbaine pour élargir le mouvement et remobiliser les grévistes afin d’interpeller à nouveau la direction.