Maternités : l’État impose les fermetures04/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/2805.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Maternités : l’État impose les fermetures

La maternité de Nevers a dû fermer huit jours en avril, en raison de la pénurie de sages-femmes. Elle n’a rouvert depuis que grâce à la mobilisation, forcément provisoire, de la réserve sanitaire.

Cet établissement, qui assure en moyenne 1 200 naissances par an, est la dernière maternité de la Nièvre. Les autres établissements (Bourges, Auxerre, Moulins…) sont souvent à plusieurs dizaines de kilomètres. Les temps de transport accrus mettent les femmes et les bébés en danger, et ne sont peut-être pas étrangers à la hausse de la mortalité en France.

La disparition des maternités n’est pas un problème spécifique à la Nièvre, et plusieurs autres départements sont menacés. En réalité, ces fermetures sont voulues par l’État depuis longtemps. En 1975, la France comptait 1 369 maternités ; en 2019, elle n’en comptait plus que 461, soit une baisse des deux tiers.

La droite en a supprimé, la gauche en a fait autant, et Macron a poursuivi le sale travail. Le nombre de naissances n’a pourtant guère baissé, il a même été un temps supérieur au niveau des années 1970. Mais pour faire des économies, l’État a multiplié les fermetures.

Aujourd’hui, c’est souvent en raison de la pénurie de personnel que les établissements ferment. Mais, là aussi, la politique de l’État est en cause.

Les sages-femmes assurent des gardes de 12 heures, nuits comprises, pour 1 700 euros par mois en moyenne. Recruter massivement du personnel nécessiterait d’en former, d’augmenter les salaires et d’améliorer les conditions de travail. L’État s’y refuse et quand Macron promet « un grand chantier » contre les déserts médicaux, c’est un pyromane bien peu crédible dans ses habits de pompier.

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