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Dans le monde
Rachat de Twitter : ça gazouille en Bourse
Elon Musk est en passe de racheter pour la modique somme de 41 milliards d’euros l’ensemble des actions du réseau social Twitter, “gazouiller” en français.
L’homme le plus riche du monde, et sans doute l’un des plus mégalomanes, prétend faire cette acquisition au nom de la défense de la liberté d’expression.
Mais Elon Musk, propriétaire de Tesla et de SpaceX, est d’abord un capitaliste. Ce réseau social, utilisé par 217 millions de personnes pour suivre l’actualité en temps réel et la commenter ou l’influencer, a vu ses revenus publicitaires augmenter de 86 % en deux ans, pour atteindre 4,5 milliards de dollars. Et si l’entreprise était encore récemment dans le rouge, c’était uniquement pour financer une action en justice. Musk, par les profits alléché, a donc mis sur la table de quoi convaincre les actuels propriétaires de vendre.
Pour attirer sur Twitter de nouveaux utilisateurs et développer, selon les termes de Musk, son potentiel extraordinaire, il promet d’en faire « la plateforme mondiale de la liberté d’expression », en supprimant les règles d’utilisation et de modération des messages. Il s’adresse ainsi à toute la droite et à l’extrême droite américaines qui avaient été bannies de Twitter après le coup de force contre le Capitole le 6 janvier 2021, quand le compte de Trump avait été supprimé. Musk, qui ne cache pas sa proximité avec Trump et ceux qui le suivent, leur promet un réseau sans entrave, une manière de les inviter à revenir voir ses publicités.
Mais, en fait de liberté, Musk défend surtout la sienne, celle de s’enrichir sans entrave. Il a ainsi fait taire 400 ouvriers de son usine californienne, qui militaient pour la création d’une section syndicale, en les licenciant en 2017. En 2018, sont apparues dans la presse les menaces qu’il a proférées à l’encontre de ceux qui s’engageraient dans une activité syndicale de leur reprendre leurs stock-options. Musk, suivi par 83 millions d’abonnés, utilise les réseaux sociaux aussi bien pour influencer les cours de la Bourse que pour se fabriquer des louanges d’homme d’avant-garde, même après avoir licencié 4 000 salariés en 2018.
La liberté selon Musk et ses pairs, c’est celle des riches d’acheter les réseaux sociaux et les médias, pour pouvoir exploiter les travailleurs et s’enrichir sans contrainte.