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- Lutte ouvrière n°2804
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Dans les entreprises
Nos lecteurs écrivent La Sécu coupe les vivres des malades
« Vous avez atteint la limite de vos droits d’indemnisations journalières. » C’est par ce courrier lapidaire que de plus en plus de travailleurs en arrêt maladie sur de longues périodes se voient couper leur versement d’indemnités de la Sécurité sociale. La raison invoquée est une disposition de 2011 limitant le versement d’indemnités journalières à 360 jours sur trois ans. Comble du scandale, il n’y a pas de lettre d’avertissement, mais une coupure immédiate des revenus. Cette règle est peu connue et difficile à anticiper lorsque les arrêts sont multiples, d’autant plus que certaines affections longue durée (ALD) font l’objet d’un calcul différent.
Dans l’usine où je travaille, des salariés âgés, usés par le travail posté, en équipe, et les cadences de plus en plus intenses, se retrouvent privés du jour au lendemain de toute ressource. Ils se voient obligés de retourner au travail car les recours sont longs et incertains. Évidemment, le patron se réjouit de cette règle qui pousse les travailleurs absents pour des raisons de santé vers l’invalidité ou le chômage.
Après la chasse aux chômeurs, les discours sur les bénéficiaires du RSA qu’il faudrait remettre au boulot, les travailleurs en arrêt maladie sont dans le collimateur. Mais la santé des travailleurs est la dernière préoccupation de ceux qui imaginent de telles dispositions, puisque le retour au travail est la meilleure façon d’aggraver les pathologies à l’origine des arrêts de travail.
L’État a le portefeuille grand ouvert pour arroser les trusts de la pharmacie, quand il s’agit du prix des vaccins ou des médicaments, mais serre le cordon de la bourse sur le cou des salariés que les problèmes de santé rendent moins productifs.