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Dans le monde
Israël-Palestine : guerre larvée et violence d’État
Un an après les longues journées de violences meurtrières à Jérusalem-Est et de bombardements israéliens sur Gaza, de nouveaux affrontements ont eu lieu durant le week-end pascal aux alentours de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, faisant plus de 170 blessés, surtout palestiniens, suivis de la destruction par l’aviation israélienne d’une prétendue usine d’armement à Gaza.
Depuis le 22 mars, des attaques armées contre des Israéliens, attribuées à des Palestiniens ou à des membres de l’État islamique, ont alterné avec des contre-attaques de l’armée israélienne en Cisjordanie occupée. Après un premier attentat à Tel Aviv, le Premier ministre israélien Naftali Bennett, lui-même d’extrême droite et à la tête d’une coalition gouvernementale hétéroclite, avait décrété une « liberté d’action totale » pour l’armée et donné carte blanche aux services de renseignements.
Le renforcement de l’appareil de répression, le déploiement de soldats et de policiers supplémentaires, la surveillance et les arrestations se sont traduits par la multiplication de raids dans des villes et quartiers palestiniens, une augmentation des détentions administratives (sans justification ni procès) de Palestiniens. Le bilan actuel se résume à onze morts israéliens et 23 morts parmi les Palestiniens, de nombreux blessés, des centaines d’arrestations par la police israélienne.
Pour le gouvernement Bennett, déjà difficilement constitué après de nombreuses tractations, il y a moins d’un an, l’affaiblissement vient aussi de la défection le 17 avril d’une de ses composantes, la LAU, parti islamique conservateur, dont les quatre députés ont émis une protestation contre la répression dont des croyants ont été victimes aux alentours de la mosquée al-Aqsa. Bennett avait également subi peu auparavant la démission d’une de ses collègues, membre elle aussi du parti d’extrême droite Yamina. Sa très faible majorité s’en trouvant mise en difficulté, son ex-adversaire Netanyahou, malgré les procès pour corruption en cours contre lui, s’est aussitôt senti pousser des ailes pour tenter de la renverser.
En fait, ce nouvel épisode d’une guerre larvée mais permanente du pouvoir israélien contre la population palestinienne n’a d’autre cause que la politique de colonisation qui continue de s’accentuer à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée. Les arrestations arbitraires, les raids de l’armée ou de milices de colons d’extrême droite sont le quotidien des Palestiniens de Cisjordanie qui subissent de plus en plus de restrictions de circulation et d’humiliations. Se rendre à son travail devient souvent aléatoire ou périlleux.
Considéré par les grandes puissances, dont la France, comme la tête de pont de l’impérialisme au Proche-Orient, renforcé récemment par l’allégeance de pays arabes comme les Émirats arabes unis, Bahreïn ou le Maroc, l’État d’Israël aux mains de ces gouvernants racistes de la droite extrême continue de plonger la population, juive comme arabe, dans une guerre sans fin.