« Un ami proche, originaire de la République du Congo, habitait depuis de nombreuses années en Ukraine, où il a fondé une famille.

Il avait déjà été obligé de fuir la guerre en 2014, quittant le Donbass pour la ville de Lviv, à l’ouest du pays. Fin février, il a de nouveau été chassé de chez lui par l’attaque de l’armée russe. Comme bien d’autres, arrivé en Pologne, il a subi les discriminations contre les réfugiés qui ne sont pas de nationalité ukrainienne. Il a ainsi obtenu des papiers pour quinze jours, alors que sa femme, ukrainienne, avait une autorisation de séjour de trois mois !

Tous deux ont alors choisi de venir en France pour retrouver une partie de leur famille et des amis. Et mon ami pensait aussi pouvoir continuer à travailler ici pour la multinationale occidentale qui l’emploie en Ukraine et qui possède une branche en France. Mais, pour les capitalistes, c’est le business avant tout ; la volonté et le sort de leurs employés ne comptent pas. Comble de cynisme, ses supérieurs n’ont pas hésité à lui déclarer : « Dès que tu as ton autorisation de travail, tu pars en Lituanie [où ce groupe possède également des bureaux]. Tu nous coûteras moins cher là-bas. »

Voilà le vrai visage de ces grandes entreprises, qui veulent se faire passer ici pour les défenseurs de la liberté, de la démocratie et qui se prétendent soucieuses du sort du peuple ukrainien. Elles sont avant tout soucieuses de leur porte-monnaie ! »