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Leur société
Hausse des carburants : une remise dérisoire
La remise sur le carburant à la pompe, que le gouvernement avait annoncée le 12 mars pour le 1er avril, passera de 15 à 18 centimes par litre.
C’est loin de faire le compte pour ceux qui doivent utiliser leur voiture. En revanche, cette remise est un moyen de donner un blanc-seing aux profiteurs de guerre, au premier rang desquels se trouve TotalEnergies.
En effet les consommateurs paieront le litre de carburant 18 centimes de moins, mais on ne demande nullement aux industriels de baisser leurs marges. La remise sera payée par l’État et directement encaissée par les distributeurs les plus en amont du réseau de distribution de carburants, c’est-à-dire les importateurs et les raffineurs de pétrole, qui ne perdront rien dans l’opération. Et en France, la majorité des raffineries appartiennent à TotalEnergies, dont les profits ont explosé : 13,5 milliards d’euros de bénéfices pour 2021.
D’où vient cette hausse ? Des journalistes évoquent les pénuries d’approvisionnement liées à la guerre. Mais la hausse des prix avait commencé des mois auparavant. La cause réelle, c’est la spéculation sur l’or noir, et les guerres sont des aubaines pour les spéculateurs. Cela vaut pour la guerre actuelle en Ukraine, mais c’était déjà vrai lors de la guerre en Irak, qui avait provoqué le passage du cours du pétrole brut de 30 dollars le baril en 2003 à 75 dollars en 2006. Cette spéculation est le fait de multiples intermédiaires capitalistes, mais aussi et surtout des trusts du pétrole.
L’État aide en réalité TotalEnergies à imposer ses prix et à rançonner le consommateur, ce qui revient à subventionner un profiteur de guerre.
Outre son caractère aussi dérisoire qu’électoraliste, le gouvernement présentera aux travailleurs la note pour cette remise de 18 centimes, qu’ils paieront d’une autre façon.
Les travailleurs n’ont pas besoin d’aides, mais de vivre dignement de leur salaire. Il faudra pour cela des luttes, et contester la domination patronale. D’autant que c’est justement cette domination de la société par les capitalistes qui est la cause des guerres.