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- Lutte ouvrière n°2799
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Leur société
TVA : il faut la supprimer !
Les différents candidats à l’élection présidentielle égrènent leurs propositions en matière de fiscalité et promeuvent l’allègement ou la suppression de certains impôts et taxes. Mais hormis Nathalie Arthaud, aucun ne met en avant la suppression de l’impôt le plus injuste : la TVA.
En effet, déconnecté des profits et même des revenus, cet impôt frappe avant tout les classes populaires. Mais, alors même que le pouvoir d’achat est en chute libre, ces serviteurs de la bourgeoisie souhaitent maintenir une taxe qui ampute les revenus des familles ouvrières d’environ 15 %. Tout au plus certains promettent de l’aménager.
Jadot, supporter officiel du capitalisme vert, promet de son côté que « la TVA sera modulée pour soutenir les filières socialement et écologiquement responsables, et sanctionner les autres ». Il ne s’indigne pas du prix actuel du carburant et des recettes de TVA supplémentaires payées à la pompe. Il promet même de pénaliser, non les capitalistes pollueurs et irresponsables, mais leurs clients. Hidalgo, qui hésite à larguer le peu d’électorat populaire qui lui reste, veut bien concéder une baisse de la TVA sur le prix du carburant, mais uniquement de façon « transitoire, en cas de flambée des prix à la pompe ». Et elle entend réserver l’adoption de taux réduits de TVA aux seuls « produits verts (recyclage, réemploi, agriculture bio…) ». Il n’est toutefois pas dit que ce genre d’annonce suffise à assurer le recyclage et le réemploi des politiciens du PS dont la popularité s’est biodégradée.
Mélenchon promet quant à lui de « réduire la TVA sur les produits de première nécessité », actuellement de 5,5 %, et de réinstaurer une TVA « grand luxe » pour la financer, mais sans s’engager sur un taux quelconque. Roussel reste tout aussi flou en promettant que les impôts indirects, « tels que la TVA et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, seront réduits ». Zemmour, la voix de son maître Bolloré, assume tout à fait de baisser les impôts des riches et des patrons, petits et grands, il n’envisage évidemment pas de baisser la TVA, il espère même en voir augmenter les recettes. Marine Le Pen, qui ose se prétendre la candidate du pouvoir d’achat alors qu’elle s’oppose à l’augmentation des salaires, se rabat aussi sur la baisse de la TVA pour les carburants et l’énergie pour faire illusion.
Les travailleurs font aujourd’hui l’expérience que la flambée des prix touche quasiment tous les produits. Et aujourd’hui, tous ceux qu’ils achètent sont de première nécessité ! Qui peut se passer de voiture dès qu’on habite loin de son entreprise et des transports en commun ? Qui peut se passer de téléphone, de remplacer son réfrigérateur usé ?
Hormis sur les produits de luxe, il faut supprimer toute taxe à la consommation. La fameuse « valeur ajoutée » n’est rien d’autre que la richesse produite par le travail humain. Mais les producteurs, les travailleurs n’en perçoivent déjà qu’une fraction sous forme de salaires, le reste constitue la plus-value, récupérée par la classe capitaliste sous forme de profits, d’intérêt et de rentes. Par dessus le marché, sur leur maigre salaire, ils n’ont pas à payer en tant que consommateurs une taxe sur la valeur qu’ils ont créée !
Il faut au contraire supprimer la TVA et prendre, pour financer les services publics encore existants, sur les profits du patronat, dont la seule activité consiste non pas à créer de la valeur mais à la prélever.