Renault-Sovab – Batilly : de crise en crise23/03/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/03/2019_rassemblement_ala_sovab_au_printemps_2019.jpg.420x236_q85_box-427%2C0%2C4181%2C2112_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Sovab – Batilly : de crise en crise

Après la crise sanitaire, la crise des semi-conducteurs a paralysé des semaines durant la production de l’usine Renault de Batilly, près de Metz.

Illustration - de crise en crise

L’usine, qui produit 750 fourgons Master de Renault tous les jours, a connu déjà trois semaines d’arrêt pendant la période de Noël, dont une semaine de chômage en janvier. Depuis le 21 mars, elle est de nouveau en arrêt pour deux semaines, toujours à cause de la pénurie de semi-conducteurs et notamment de calculateurs. Mais la guerre en Ukraine ajoute de la crise à la crise. Ainsi, un sous-traitant ukrainien n’arrive plus à fournir un composant pour le Master. Du coup la production est bloquée, et des milliers de véhicules sont sur les parcs avec des pièces manquantes. Ce sont les travailleurs qui en subissent les conséquences.

Pour les 1 740 salariés Renault, par suite d’un accord qui date du premier confinement, le salaire est maintenu… au prix d’un hold-up sur les congés. En gros, 70 % du salaire est pris en charge par l’État – merci nos impôts ! – 10 % seulement par Renault et 20 % en prélevant sur les congés et en vidant les différents « compteurs temps ».

Les intérimaires sont près de mille et représentent la moitié des ouvriers de production. Beaucoup voient leur mission s’interrompre, certains touchent le chômage partiel. Pour tous, c’est en tout cas des pertes nettes sur la paye. Avec la précarité et les pertes de revenus, c’est la double peine.

Depuis deux ans, ces à-coups de production se multiplient alors que les commandes pleuvent et que l’usine n’est pas en capacité de les fournir. Par conséquent, c’est soit chômage, soit travail à des rythmes infernaux, tellement pénibles que les intérimaires ne restent pas et que le turnover dans l’usine est énorme.

Le manque de Master est tel que la direction fait travailler en tôlerie même la nuit du dimanche au lundi. Mais, attention, pour ne pas payer les heures du dimanche majorées de nuit (soit à 125 %) elle demande aux travailleurs de venir à 0 heure le lundi jusqu’à 5 h 20, l’embauche de l’équipe de matin. Elle veut des fourgons, mais surtout payer le moins possible.

Par ailleurs, elle se vante dans la presse régionale qu’elle a prévu d’embaucher… 50 CDI ! Alors que le précédent plan de 80 embauches en CDI n’a pas été tenu et qu’il y a 980 emplois précaires dans l’usine. Il n’y a vraiment pas de quoi en faire des tonnes !

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