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Leur société
Corse : un retour de boomerang
Suite à la tentative d’assassinat dont a été victime le 2 mars le nationaliste Yvan Colonna, des manifestations se sont déroulées depuis cette date dans plusieurs villes de Corse.
Le ministre de l’Intérieur Darmanin s’est dit prêt à discuter de l’autonomie de l’île, après qu’à Bastia, dimanche 13 mars, les manifestants ont violemment affronté la police. Entre autres revendications, les nationalistes réclamaient que soit abrogé le statut de « détenu particulièrement surveillé » (DPS), dépendant exclusivement du bon vouloir du ministre de la Justice et renouvelé chaque année, qui interdit aux Corses concernés de purger leur peine sur l’île. Colonna et les deux autres nationalistes condamnés pour le meurtre du préfet Érignac en 1988 étaient détenus dans des prisons du continent, les privant de ce fait des visites de leurs proches.
Aujourd’hui, les années de silence et de promesses non tenues de la part du gouvernement lui reviennent en pleine figure. Alors, avec les manifestations qui risquent de s’amplifier et pour montrer que le pouvoir a la situation bien en main, le Premier ministre, Castex, s’est empressé, dès le vendredi 11 mars, de lever le statut de DPS touchant les trois détenus.
Il n’est pas dit que ce petit pas en direction des nationalistes corses suffise à désamorcer la crise, tant les problèmes de chômage et de sous-investissement sont importants dans l’île. Si cela met le gouvernement en difficulté, il n’aura à s’en prendre qu’à lui-même.