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- Lutte ouvrière n°2796
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Editorial
À bas les guerres de Poutine, de Biden et de l’OTAN contre les peuples !
Villes bombardées, familles réfugiées dans des abris et des stations de métro, ou sur les routes à fuir les combats… l’intervention militaire décidée par Poutine a plongé l’Ukraine dans l’horreur d’une guerre monstrueuse et fratricide.
Ce conflit dresse les uns contre les autres des femmes et des hommes qui partageaient de longue date une culture commune et ont vécu ensemble pendant des décennies au sein de l’Union soviétique. Des familles, où se mélangeaient Russes et Ukrainiens, vivaient de part et d’autre de frontières qui ne constituaient pas alors des obstacles à la circulation. Aujourd’hui, l’exacerbation des nationalismes est en train de creuser des fossés de sang et de haine entre ces peuples.
L’attaque de Poutine contre l’Ukraine est criminelle. Il faut affirmer sa totale solidarité avec les populations en Ukraine, et en Russie où des centaines de manifestants contre la guerre ont été arrêtés. Mais c’est la politique des grandes puissances occidentales qui a fait de l’Ukraine le théâtre de leur bras de fer avec la Russie.
Depuis la disparition de l’URSS en 1991, les dirigeants américains n’ont pas cessé d’accroître leur pression militaire sur la Russie. Leur bras armé, l’OTAN, cette alliance conçue au temps de la guerre froide pour isoler et affaiblir l’Union soviétique, n’a jamais été dissoute. Au contraire, elle a continué de mener une politique d’encerclement, intégrant les États de l’ex-bloc soviétique limitrophes de la Russie. Les dirigeants occidentaux et ceux qui se font leurs porte-parole nous présentent Poutine comme le seul agresseur pour dissimuler leur responsabilité écrasante dans l’évolution qui a conduit à la guerre. Comment Biden aurait-il réagi si la Russie avait installé des bases militaires au Mexique ou au Canada, aux frontières des États-Unis ?
Biden et ses alliés se moquent bien de la souveraineté de l’Ukraine et de la démocratie qu’ils prétendent défendre pour justifier leur politique. Comme si les dirigeants américains avaient été gênés de violer la souveraineté de l’Afghanistan et de l’Irak, qu’ils ont envahis en inventant les mensonges les plus grossiers ! Quand les militaires français interviennent en Afrique, c’est pour défendre Total, Bouygues et la Françafrique, pas les droits démocratiques des populations. Cela finit tellement par se voir que des manifestations ont eu lieu récemment dans plusieurs pays pour exiger leur départ.
Poutine est un dictateur aux méthodes brutales et criminelles. Mais ce n’est pas cela qui est de nature à gêner les dirigeants du monde impérialiste. Au contraire ! Quand des milliers de soldats russes ont été envoyés en janvier au Kazakhstan pour aider à réprimer une révolte populaire contre des augmentations de prix, les prétendus démocrates occidentaux n’ont rien trouvé à y redire. D’autant que les parachutistes envoyés pour soutenir la dictature locale ont aussi protégé les intérêts des grandes sociétés occidentales présentes dans ce pays, comme Exxon, Total et ArcelorMittal.
Face aux grandes puissances occidentales, Poutine fait appel au patriotisme de la population russe, mais il ne défend pas ses intérêts. Il est le représentant de la bureaucratie et de la mince couche de privilégiés qui s’est constituée en accaparant des pans entiers de l’économie étatisée lors la disparition de l’Union soviétique. Contrairement à ce que prétend Poutine, l’intervention militaire en Ukraine ne peut en aucune façon renforcer la sécurité du peuple russe. Le chauvinisme agressif de la politique du Kremlin alimente en Ukraine le nationalisme antirusse et ne peut que renforcer la position de l’impérialisme dans cette région.
Poutine, Biden et les autres dirigeants des pays de l’OTAN se livrent à une guerre avec la peau des peuples, pour lesquels les uns et les autres partagent le même mépris. Et ils savent parfaitement s’entendre quand il s’agit d’écraser des travailleurs mobilisés !
Les travailleurs n’ont pas à se ranger dans un camp ou dans l’autre. Biden, Macron et leurs semblables voudraient nous embrigader. Il faut refuser l’union sacrée derrière eux. Cette guerre n’est pas la nôtre !
Pour s’opposer à un avenir inévitablement fait de crises toujours plus graves et de guerres de plus en plus généralisées, il faut refuser de laisser notre sort entre les mains des impérialistes et de leurs gouvernements, avec leurs intrigues et leurs complots contre les peuples. Comme le proclamait Jaurès avant la Première Guerre mondiale : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. » C’est toujours vrai et c’est pour cela qu’il faut le renverser !
Bulletins d’entreprise du 28 février 2022
Nathalie Arthaud