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- Lutte ouvrière n°2795
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Dans les entreprises
Hutchinson – Châlette-sur-Loing : les travailleurs ont relevé la tête
Les ouvriers de l’usine Hutchinson (groupe Total) de Châlette-sur-Loing, dans le Loiret, ont fait cinq jours de grève pour exiger 80 euros d’augmentation de salaire.
Ils étaient près de 200 le premier jour, le 15 février. Suite aux débrayages largement suivis de la semaine précédente, le patron avait lâché 50 euros pour les plus bas salaires. Mais, pour les grévistes, le compte n’y était pas. Ils veulent leur part, pouvoir vivre dignement de leur salaire, sachant que le groupe Hutchinson a versé 140 millions d’euros à Total, qui lui-même vient d’annoncer 15 milliards de profits.
Malgré le froid, les discussions autour des barbecues ont été nombreuses sur le fait que sans eux, sans leur travail, il n’y a pas de production et que ce n’est que par la grève qu’on peut faire céder le patron. Les plus anciens se rappelaient qu’il n’y avait pas eu de grève depuis dix-huit ans. Beaucoup attendaient de savoir si les autres usines du groupe allaient se joindre au mouvement.
Plusieurs racontaient que, étant seuls à travailler dans le couple, ils reçoivent des aides mais ils refusent de se contenter d’aumônes et veulent pouvoir vivre de leur salaire : « On travaille dur mais on reste digne, on veut vivre de notre salaire. » Des ouvrières discutaient que, pendant la grève, « on n’a pas le chef sur le dos à nous saouler avec la cadence, c’est un moment de liberté ». Les grévistes étaient conscients que c’est grâce à leur travail, à l’exploitation, aux cadences qui leur bousillent la santé, que ces patrons capitalistes augmentent leur fortune.
Jeudi et vendredi, le nombre de grévistes avait baissé, et lundi 21 certains tenaient encore à marquer le coup. Finalement la direction, en plus des 50 euros, a lâché 10,08 euros par mois sur la prime de panier. Même s’ils estiment être encore loin du compte, les grévistes sont fiers d’avoir enfin relevé la tête et de s’être fait respecter de la direction.