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Dans les entreprises
BioMérieux : la grève s’étend
Lundi 21 février, les travailleurs de BioMérieux du site de Craponne, dans le Rhône, en étaient à leur neuvième jour de grève pour obtenir 300 euros d’augmentation de salaire.
Depuis que la direction leur a annoncé une augmentation de 2,3 % (de 40 à 50 euros) assortie d’une prime allant de 200 à 500 euros, la colère ne retombe pas. En effet les salaires sont bien inférieurs à ceux qui se pratiquent dans les autres entreprises de la pharmacie. Et, avec l’inflation, ils sont de plus en plus insuffisants. Par ailleurs, la direction venait d’annoncer que les bénéfices avaient presque doublé grâce à la pandémie.
Les salariés ont eu le sentiment qu’elle se moquait vraiment d’eux avec ses augmentations indécentes. Conscients que cet argent provenait de leur travail, ils se sont sentis insultés, surtout après le commentaire méprisant d’une cadre : « Si vous avez des problèmes de fin de mois, c’est que vous ne savez pas gérer votre budget. »
Deux ateliers sur trois sont arrêtés, les livraisons aux laboratoires commencent à se faire en flux tendu, car les stocks se vident chaque jour et les magasiniers se sont mis en grève.
Pour renforcer le mouvement en l’étendant, les grévistes ont décidé de s’adresser aux autres salariés du groupe, dont ceux du site de Marcy-l’Étoile, situé à une dizaine de kilomètres. Ils sont allés rencontrer les équipes très tôt le matin, aux entrées puis dans les ateliers. Ils ont entraîné une quarantaine de salariés qui ont rejoint le piquet de grève de Craponne. Jeudi 17 février, les grévistes se sont installés devant le site de Marcy puis sont entrés en cortège dans l’usine, avec les drapeaux syndicaux et en scandant les revendications sur les salaires. Là encore, ils ont entraîné dans le mouvement de nouveaux salariés.
Lundi 21 février en milieu d’après-midi, un cortège s’est rendu dans la rue principale de Craponne, distribuant des tracts d’information et surtout allant discuter avec la population. D’autres actions étaient prévues pour les jours suivants.
Les assemblées de grévistes sont quotidiennes et organisent les actions du lendemain. Chacun peut prendre la parole et les décisions se prennent collectivement. C’est une expérience nouvelle pour tous les participants, qui découvrent que la force des travailleurs, c’est la grève.
Tous sont convaincus que c’est le seul moyen de faire reculer la famille Mérieux, milliardaire et influente, qui prétend être socialement responsable. Son dialogue social est plutôt un dialogue de sourds.