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Leur société
Calais : la police contre les défenseurs des migrants
Vendredi 11 février, à Calais, dans le quartier populaire du fort Nieulay bouclé par la police, un hélicoptère de la gendarmerie nationale déposait plusieurs agents du Raid sur le toit d’un immeuble.
Pourquoi une telle armada ? Depuis le 5 février, cet immeuble promis à la destruction et récemment évacué de ses locataires était occupé par des militants associatifs en vue d’offrir un toit à des sans-abri.
Ils voulaient dénoncer le sort des migrants, dont les tentes sont démantelées toutes les 48 heures et qui, cet hiver, n’ont même pas droit à un bâtiment quand la température descend en dessous de zéro. Quelques dizaines d’entre eux y avaient trouvé refuge.
Cars de CRS et policiers armés ont encerclé l’immeuble pour empêcher toute entrée et tout ravitaillement. Comme les squatters avaient respecté un cadre légal, la police ne pouvait les expulser.
Mais le bailleur et la sous-préfecture ont invoqué un prétexte parfaitement hypocrite : les militants montant sur le toit pour accrocher des banderoles comme « Liberté de circulation », ont été expulsés au nom du danger imminent, avec force gaz lacrymogènes.
Bien des résidents des immeubles voisins, dont des jeunes qui lançaient des pierres, n’ont pas apprécié que la police transforme ainsi leur quartier en terrain de guérilla.