Grèce : Mitsotakis veut bâillonner l’information09/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2793.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Mitsotakis veut bâillonner l’information

Le procès de deux journalistes d’investigation grecs, Kostas Vaxevanis et Gianna Papadakou s’est ouvert à Athènes fin janvier.

Ils sont accusés de participation à un complot ou à une organisation criminelle, délits passibles de vingt ans de prison.

Le tort de ces journalistes, aux yeux du gouvernement très à droite de Mitsotakis, est d’avoir enquêté sur deux grands scandales impliquant entre autres des personnalités politiques appartenant au parti socialiste Pasok ou au parti de droite la Nouvelle Démocratie actuellement au pouvoir. Il s’agit du scandale Novartis, une affaire de pots-de-vin largement distribués par ce laboratoire pharmaceutique dans différents pays, dont la Grèce. Plus de 4 000 médecins et une dizaine d’hommes politiques en auraient profité.

Gianna Papadakou a également enquêté sur les personnalités grecques de la « liste Lagarde », des hommes d’affaires et des politiciens ayant placé leurs économies en Suisse, pour éviter de payer des impôts dans leur propre pays.

« Ce n’est pas du journalisme, c’est un gang », a déclaré Mitsotakis à l’Assemblée. Les deux journalistes, par leurs déclarations et leurs reportages, seraient complices d’un complot contre le gouvernement.

En réalité, le gouvernement veut verrouiller de plus en plus l’information. Il a fait voter au Parlement, en décembre dernier, une nouvelle loi censée combattre la désinformation, qui sanctionne de peines de prison accrues toute information qui « trouble la confiance publique envers l’économie nationale, les capacités de défense ou la santé publique ».

Une définition on ne peut plus extensible pour s’en prendre à tous ceux qui contestent.

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