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Leur société
CAC 40 : les mégaprofits des milliardaires
Les groupes capitalistes répertoriés au CAC 40 ont affiché pour l’année 2021 une hausse record de leurs profits et des dividendes versés aux actionnaires.
Les profits de ces 40 sociétés atteignent un record absolu : 137 milliards de bénéfices. À lui seul, Total Energies (ex-Total) s’apprête à annoncer 15 milliards de profits au moment même où la population subit la hausse du prix de l’énergie, en particulier celui du carburant. Il est suivi par le géant du luxe LVMH, ou encore Stellantis avec 12 milliards de profits annoncés.
Une part toujours croissante des profits est destinée, non pas à l’investissement, mais à augmenter la fortune des actionnaires. En 2021, les groupes du CAC 40 ont distribué à leurs actionnaires, sous forme de dividendes ou de rachat d’actions, la somme record de 70 milliards d’euros. Rien que ces dividendes, sans compter tous les autres revenus de la grande bourgeoisie, auraient permis de rémunérer 2,3 millions de travailleurs, aujourd’hui au chômage, à 2 000 euros net par mois ou d’augmenter immédiatement de 1 100 euros le salaire mensuel de leurs cinq millions de salariés dans le monde ! Ceux qui prétendent qu’il est impossible d’augmenter les salaires ou d’embaucher, en raison de la baisse de compétitivité ou de l’augmentation des prix qui en résulteraient, mentent. Sans toucher aux prix ou à l’investissement, la part des profits distribués en dividendes suffirait au contraire à financer une augmentation massive des salaires et de l’emploi.
À l’inverse, dans les entreprises du CAC 40 et bien d’autres, les travailleurs subissent simultanément une précarité croissante, des salaires bloqués et des conditions de travail dégradées. Combinée au déversement d’argent public, cette exploitation renforcée permet l’augmentation générale du taux de profit. L’Insee calcule et publie régulièrement par exemple le « taux de marge » qui correspond à la part des profits déclarés dans la valeur ajoutée. Ce taux de marge a atteint 36 % en 2021, record absolu depuis la mesure de ce ratio, en 1949.
À l’autre bout, de nombreuses familles populaires basculent vers la pauvreté : selon le Credoc, quatre millions de personnes supplémentaires sont « en situation de vulnérabilité à cause de la crise, ce qui les conduit à reporter ou à renoncer à des dépenses essentielles de logement, de santé, de transport, d’alimentation ». Dix pour cent de la population est contrainte de vivre de l’aide alimentaire. L’organisation non gouvernementale Oxfam publiait mi-janvier un rapport indiquant que cinq milliardaires français, dont Arnaud, Pinault et Bettencourt, possèdent désormais autant que 40 % de la population en France.
Enrichissement éhonté des uns et misère croissante des autres : la révolution sociale est la seule chose que les capitalistes n’auront pas volée.