Ville de Grenoble : les grévistes font reculer la mairie12/01/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/01/P15-1_Grenoble_greve_proprete_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ville de Grenoble : les grévistes font reculer la mairie

À Grenoble, la municipalité EE-LV/LFI/ PCF menée par Éric Piolle pensait que c’en était fini de la mobilisation contre l’augmentation du temps de travail dans le cadre de la loi des 1 607 heures, et que son application dès le 1er janvier allait se faire sans problème.

Illustration - les grévistes font reculer la mairie

Cependant, mardi 4 janvier, le service de la propreté urbaine (PU) chargé du nettoyage des rues et marchés se mettait en grève spontanément contre les modalités d’application de cette loi.

Déjà entre septembre et décembre 2021, à Grenoble des centaines d’employés territoriaux s’étaient mobilisés pour dénoncer ce passage aux 1 607 heures qui, en supprimant quatre jours de congé, obligeait chacun à travailler gratuitement 28 heures de plus par an. Alors que, pour la majorité des services, il s’agissait d’effectuer 7 minutes de plus chaque jour, la municipalité voulait imposer des après-midi supplémentaires aux Espaces verts, et des samedis aux Sports et à la PU ce qui « permettrait de compenser le manque d’effectif récurrent », écrivait l’administration. À la suite de la mobilisation, tous devaient effectuer les 7 minutes par jour sauf… les 225 employés de la PU.

Quand, le lundi 3 janvier, ceux-ci ont appris qu’ils devaient accomplir quatorze fois deux heures dans l’année selon les besoins du service, la colère a été telle que la grève a démarré le lendemain dès 5 heures. Il y avait là une désorganisation de la vie personnelle, une façon aussi pour la mairie d’éviter de devoir payer la surcharge de travail en heures supplémentaires et embaucher.

Les grévistes se sont déplacés deux fois jusqu’à l’hôtel de ville pour être reçus, non sans mal puisque, prétextant le Covid, aucun élu ni responsable n’était présent… Deux rencontres plus tard sans résultat et le mépris de l’adjoint au personnel en prime, le blocage du site principal de la PU fut décidé. Dès 6 heures, jeudi matin 6 janvier, les braseros réchauffaient les températures négatives et permettaient les discussions. En assemblée générale, les grévistes, affirmant « Nous, on ne se déplace plus, c’est eux qui doivent venir », élisaient leurs représentants en vue d’une négociation. La visite des Renseignement généraux, de la DRH accompagnée d’un huissier et celle de plusieurs journalistes et caméras de la presse locale renforçaient le moral.

Vendredi 7 janvier, alors que certaines rues et marchés commençaient à être encombrés, l’élu responsable du personnel et quatre directeurs se déplaçaient jusqu’aux grévistes pour accepter leur revendication. Un jour de grève était payé et le déblaiement des rues compté en heures supplémentaires.

Pour la plupart de ces travailleurs, c’était la première grève, une grève par laquelle ils se sont fait respecter.

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