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- Lutte ouvrière n°2789
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Leur société
Gauche désunie : les travailleurs n’ont rien à regretter !
Y aura-t-il un accord pour une candidature unique de la gauche gouvernementale ? La question revient depuis que Christiane Taubira a annoncé sa candidature comme une issue possible.
Ainsi, à Bondy en Seine-Saint-Denis, dimanche 9 janvier, devant une dizaine de micros et de caméras, elle a fait savoir son intention de participer à la Primaire populaire, appelée de leurs vœux par des militants cherchant à faire émerger un candidat unique de la gauche.
Mais, pour le moment, Taubira est la seule à avoir annoncé sa participation à une telle primaire. En se rendant le même week-end à Jarnac pour évoquer la mémoire de Mitterrand, Hidalgo a déclaré que, l’union n’étant pas possible, chacun devait concourir sous ses propres couleurs. Mélenchon et l’écologiste Jadot se sont, eux, toujours déclarés partisans de l’unité… à la condition qu’elle se fasse derrière eux. Quant à Roussel, le candidat du PC, sa seule préoccupation est de réaliser l’union de la gauche pour les élections législatives.
Entre les ambitions des uns et les préoccupations étroitement politiciennes des autres, la perspective d’une union à gauche s’éloigne. Parmi les représentants de cette gauche qui aspire à gérer les affaires de la bourgeoisie, aucun ne semble pouvoir s’imposer faute de pouvoir se prévaloir du soutien d’une fraction suffisamment importante de l’électorat. Mais cette désaffection qu’ils déplorent de la part des électeurs de gauche, en particulier ceux des milieux populaires, ils en sont totalement responsables ! À chaque fois qu’ils se sont retrouvés au pouvoir, ensemble ou séparément, avec Mitterrand, Jospin ou Hollande, ces partis de gauche ont trahi les promesses faites aux travailleurs. « Il y a cinq ans, les socialistes gouvernaient ce pays et ça s’est fini avec la déchéance de la nationalité, avec les lois Travail, l’inaction climatique », a rappelé Jadot, oubliant de mentionner la participation de son propre parti au gouvernement sous Hollande.
Quand elle était unie, la gauche a démoralisé les travailleurs, les désarmant face aux attaques, ouvrant ainsi un boulevard à la droite et à l’extrême droite. « Reconstruire la gauche » ne peut en aucun cas représenter une perspective car elle conduirait à répéter les mêmes trahisons, source de découragement et de désillusions. Le seul espoir de changement véritable réside dans la capacité des travailleurs à s’organiser et à lutter pour leurs intérêts, en ne comptant que sur leurs forces, sans rien attendre des marchands d’illusions électorales.