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- Lutte ouvrière n°2789
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élection présidentielle 2022
2 000 euros pour tous, il faudra les arracher !
La campagne de Nathalie Arthaud continue, avec les trois meetings qu’elle a tenus du 6 au 9 janvier, à Dieppe, Charleville et Tergnier, et une rencontre avec les camarades de Compiègne.
Lors des débats, chacun constate combien, dans tous les secteurs, les salaires sont insuffisants pour vivre. 1 300 euros après vingt ans chez Veolia, 1 400 euros après vingt ans à La Poste, parfois moins encore. Comme l’a dit Nathalie à un participant qui réclamait le partage des richesses : « On nous apprend à trouver normal de gagner 800 euros, mais si on veut un autre partage du gâteau, il faut que ce soit les travailleurs qui s’emparent du couteau ! »
Un camarade chauffeur routier décrivait ainsi les conditions dans lesquelles il atteint péniblement les 2 000-2 300 euros nécessaires pour s’en sortir avec sa famille : « On est prisonniers de notre travail ! Tu te lèves à 3 h 30 du matin et fais douze heures par jour, cinquante heures par semaine. Si on fait grève, c’est déjà simplement pour que le patron respecte la loi. Le samedi est obligatoire. Notre salaire, c’est beaucoup de primes et à la retraite, tu retombes au minimum vieillesse ! Et pour nos collègues roumains, le chantage est encore plus fort. Au début, leur venue était très mal vue, mais ils ne sont même pas formés, ils travaillent dur, alors on a appris à les connaître et les apprécier. »
Oui, « Bienvenue aux migrants ! Demain, ce peut être nous », a constaté Nathalie. Un autre camarade racontait justement comment dans une usine de Saint-Quentin, le patron demande désormais aux ouvriers d’aller travailler en Pologne.
Les conditions de travail des aides à domicile, elles aussi, sont devenues si dures que beaucoup ne tiennent plus le coup. « Le planning n’est jamais respecté. Quand tu as une heure par personne, et que la personne ne voit personne à part toi, forcément tu débordes ! Mais on pointe et, si tu dépasses, tu n’es pas payée. Quand tu remplaces un collègue, tu n’es pas payée non plus. » Faute de temps, certaines mangent dans leur voiture. D’autres en sont de leur poche pour acheter des alèzes ou des pommades pour les malades…
Étant donné l’urgence de la situation, certains se demandent si une alliance électorale avec Mélenchon ne serait pas profitable aux idées défendues par Nathalie. « 1 % aux élections, ce n’est pas assez ! », déplorent-ils. Mais ceux qui ont connu la gauche au pouvoir depuis Mitterrand rappellent comment les illusions ont chaque fois été suivies par la déception et la démoralisation. Si on est contre le capitalisme, il faut l’affirmer aussi dans les urnes, pour préparer les luttes de demain. Le « camp des travailleurs » pèse sans doute encore trop peu dans les élections, mais c’est 100 % de ceux qui font tourner la société ! Les changements sociaux sont toujours venus et viendront encore des luttes du monde du travail, de sa combativité et de sa conscience politique.