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Leur société
Santé : chères mutuelles
Des cotisations en augmentation de 3 % cette année, et même de 7 à 10 % pour certaines : c’est ce qu’annoncent les mutuelles.
Pour être remboursé des soins dentaires ou d’optique en particulier, une mutuelle est nécessaire. Depuis de nombreuses années, la politique gouvernementale de déremboursement de soins par l’Assurance maladie a poussé une part de plus en grande de la population à se doter de complémentaires santé, à condition d’avoir les moyens de payer des cotisations. Les assurés payent donc par avance leurs remboursements, en totalité ou en partie, si la mutuelle est obligatoire et choisie par l’employeur.
En 2020, les confinements avaient eu comme effet une moindre consommation de soins remboursables par les mutuelles. Celles-ci avaient ainsi fait de considérables économies. Le gouvernement en avait profité pour les taxer d’un milliard d’euros, dans le but, selon lui, d’aider la Sécurité sociale, à qui il avait fait supporter l’essentiel des dépenses de la crise sanitaire.
En 2021, après avoir été contraints de reporter une visite chez le dentiste, l’acquisition d’une audioprothèse ou une petite chirurgie par exemple, les patients ont enfin pu se faire soigner dans les creux des vagues de l’épidémie. Le coût de ces soins a même été en augmentation par rapport à 2019, car les reports ont souvent entraîné une aggravation de l’état de santé, et donc une prise en charge plus lourde et au bout du compte plus coûteuse.
Les mutuelles se sont alors plaintes de la remontée des remboursements de soins. À l’automne dernier, pendant qu’il agitait un hypothétique et nébuleux projet de Grande Sécu, qui contraindrait peut-être un jour les complémentaires santé à fusionner avec la Sécurité sociale, le ministre de la Santé, Véran, a été sensible à leur sort. Il a donné des consignes aux députés de la majorité pour limiter la taxe Covid à 500 millions d’euros en 2021 et la supprimer en 2022. En échange, il a appelé les compagnies à ne pas augmenter les cotisations de leurs complémentaires santé.
Autant d’appels à la responsabilité qui ne pouvaient bien sûr que tomber à plat. C’est à la population que des cotisations plus élevées seront imposées, et le gouvernement n’a jamais rien envisagé d’autre.