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- Lutte ouvrière n°2788
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Leur société
Dans les entreprises, le patronat fera ce qu’il voudra
Face à la remontée de l’épidémie, l’essentiel des mesures annoncées par le gouvernement ont été celles que le grand patronat souhaitait ou trouvait acceptables.
Dans les entreprises, où se côtoient les travailleurs, dans les ateliers et les bureaux, quasiment aucune contrainte ne s’imposera.
Le gouvernement a seulement annoncé que les entreprises ne respectant pas le protocole sanitaire (non-respect des règles de distanciation ou du port du masque, télétravail insuffisant) pourraient avoir à payer une amende. Mais cela a suffi à faire bondir les organisations patronales.
Préposée à rassurer ces patrons si émotifs, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, a donc dû expliquer que ces amendes, en plus d’être dérisoires pour une grande entreprise (elles ne pourront jamais dépasser 50 000 euros), ne seront quasiment jamais dressées. Et de préciser dans le journal patronal Les Echos : « Quand l’inspection du travail constate une protection insuffisante des salariés face au risque Covid, son premier objectif est d’accompagner la mise en œuvre du protocole sanitaire. […] Si l’employeur ne corrige pas les manquements identifiés, elle lui adresse une lettre d’observations. S’il ne réagit toujours pas, elle le met en demeure et, s’il ne le fait toujours pas, on part en procédure pénale, ce qui est extrêmement lourd et peut durer jusqu’à plusieurs années. »
En somme, tout ça est de la poudre aux yeux : c’est tellement mieux quand elle l’explique.