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Dans les entreprises
Stations de sports d’hiver : les saisonniers marquent des points
Les stations de sports d’hiver ont rouvert au début des vacances de Noël, avec de la neige en abondance, du soleil, des vacanciers… Il ne manquait que des saisonniers !
Alors que ceux-ci étaient 58 000 au début de la saison d’hiver 2019-2020, leur nombre avait baissé lors de la saison suivante à cause des restrictions sanitaires, où plus de la moitié avaient vu leur contrat annulé.
Privés de leur emploi, et donc de leur salaire, beaucoup se sont reconvertis dans d’autres secteurs. À cela s’est ajoutée la réforme de l’Assurance chômage, entrée en vigueur le 1er décembre, qui a porté de quatre à six mois la durée minimale de travail à effectuer au cours des 24 derniers mois pour l’ouverture ou le rechargement des droits. La saison d’hiver ne durant que quatre mois, la plupart des saisonniers se retrouveraient de ce fait sans indemnisation à la fin de leur contrat.
Cette année, les patrons des commerces, hôtels et restaurants se plaignent tous de la difficulté à recruter les employés nécessaires à la bonne marche de leurs entreprises. Et alors que les saisonniers étaient souvent mal payés, logés dans de mauvaises conditions pour un prix excessif, obligés de faire des horaires démesurés sans contrepartie, voici que leurs patrons doivent se souvenir qu’il existe des lois et que leurs employés ne sont pas corvéables à merci.
Cela ne va pas toujours sans grincements de dents. Ainsi, dans une station iséroise, une boulangère s’est plainte que des candidats à un emploi demandaient le double du salaire habituel avec, en plus, deux jours de congés par semaine. Ailleurs, constatait le propriétaire d’un magasin de ski, les saisonniers sont devenus « plus exigeants sur le fait d’avoir chacun leur chambre », et beaucoup de patrons se sont vus contraints d’augmenter les salaires s’ils voulaient avoir le personnel nécessaire.
Pour une fois, se réjouissent les saisonniers, beaucoup peuvent poser leurs conditions, sont en position de choisir leur employeur en fonction de la station qui leur convient, des salaires et des logements proposés. Voilà des acquis qu’ils n’oublieront pas le prochain hiver.