- Accueil
- Lutte ouvrière n°2786
- Bus RATP Paris-Est : un coup de semonce réussi !
Dans les entreprises
Bus RATP Paris-Est : un coup de semonce réussi !
Vendredi 17 décembre, à la RATP, la grève au centre Bus Paris-Est contre le sous-effectif et la dégradation des conditions de travail a été un vrai succès.
Le centre comprend deux dépôts. À Lagny, situé dans le 20e arrondissement à Paris, il y a eu 50 grévistes. Aux Lilas, la grève a même été massive, avec plus de 170 grévistes. Quatre lignes étaient même totalement à l’arrêt, tandis que les autres ne tournaient qu’à 30 ou 40 %.
Depuis des semaines, le mécontentement couvait. Le sous-effectif croissant fait qu’il y a de moins de bus sur ligne et qu’ils sont donc plus en plus bondés. Pour les conducteurs cela rallonge la durée de trajet et le temps de travail de parfois plus d’une heure. Ils doivent en plus faire face à la colère des usagers qui subissent des attentes interminables. Jeudi 9 décembre à Mairie de Montreuil, des jets de bouteille ont même visé le terminus et les conducteurs ont eu des discussions tendues avec des voyageurs.
Cela a été le déclencheur de la colère. C’est ce qui a poussé les syndicats à appeler à la journée du 17 décembre. En quelques jours, le nombre de ceux qui se déclaraient grévistes a augmenté en flèche. Le mouvement a aussi reçu le soutien de nombreux régulateurs qui, avec le manque croissant de conducteurs, ont de plus en plus de mal à gérer les lignes.
Le piquet de grève des Lilas a compté près de 100 grévistes. Cela n’était pas arrivé depuis très longtemps. C’était l’occasion de parler de tout ce qui ne va pas : le sous-effectif, la multiplication des sanctions, la difficulté de poser des congés, et le suicide d’un conducteur quelques jours plus tôt. Sans oublier les salaires qui sont gelés depuis des années alors que les prix flambent et que les nouveaux embauchés sont tous en CDD.
Lors des prises de parole, des conducteurs de Montrouge et de Croix Nivert ont dit qu’ils doivent faire face aux mêmes problèmes dans leur dépôt. C’est depuis des années une politique générale de la direction de la RATP, de la région Ile-de-France et de l’État de ne pas embaucher suffisamment afin de faire toujours des économies. Mais cela s’est aggravé dernièrement, la RATP a diminué encore les embauches : elle anticipe la suppression de plus de 2 000 postes en augmentant le temps de travail et en supprimant des repos à partir de juillet 2022.
Dès la fin de matinée, la direction du centre a fait quelques promesses de changement, mais sans parler du problème de fond, les embauches. Nombre de grévistes ont le sentiment que si rien ne change dans les semaines qui viennent, il faudra taper une nouvelle fois du poing sur la table. Ils ont la conviction que le succès de cette journée pourra encourager les travailleurs de Paris-Est qui n’étaient pas en grève à les rejoindre, ainsi que ceux des autres dépôts, à entrer eux aussi dans la lutte.