Travailleurs sociaux : en colère et dans la rue15/12/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/12/P13-1_Manifestation_des_travailleurs_sociaux_a_Paris_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C409%2C900%2C915_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travailleurs sociaux : en colère et dans la rue

Illustration - en colère et dans la rue

Mardi 7 décembre, plusieurs dizaines de milliers de travailleurs d’établissements sociaux et médico-sociaux ont manifesté dans toute la France, à l’appel de collectifs et de syndicats.

À Paris, ils étaient 8 000 venant de secteurs divers : de la protection de l’enfance, des structures d’accueil des personnes en grande précarité, du Samu social, des hébergements sociaux, de la prise en charge des enfants et adultes handicapés, des instituts médico-éducatifs. Tous réclament des augmentations de salaire et des moyens humains et financiers pour travailler et accueillir correctement ces personnes en difficulté.

Ils sont 1,2 million à s’occuper des personnes les plus fragiles de la société et, dans tous ces secteurs, les moyens humains dérisoires ne permettent pas de travailler. Par exemple, les listes d’attente pour une prise en charge dans les centres médico-psychologiques s’al­lon­gent sans cesse, et l’attente dépasse plusieurs mois. Ceux qui sont chargés de suivre les allocataires du RSA ont deux fois plus de personnes à suivre qu’il y a quelques années, alors que les perspectives de sortie de leurs difficultés s’amenuisent. Et dans les secteurs de l’urgence, c’est la catastrophe absolue.

Les salaires stagnent depuis plus de dix ans, ce qui signifie une perte d’au moins 300 euros du pouvoir d’achat. Même avec plus de quinze ans d’ancienneté, ils restent inférieurs à 2 000 euros par mois, avec les nuits, les week-ends et les primes comprises. Et le Ségur de la santé n’a rien prévu pour les travailleurs des secteurs médico-sociaux. C’est le même phénomène que dans les hôpitaux : les bas salaires, le sous-effectif chronique, les mauvaises conditions de travail, tout cela alimente les difficultés de recrutement. Des postes restent vacants, ce qui augmente la charge de travail de ceux qui restent. Et c’est le cercle infernal, avec la multiplication des arrêts maladie, des burn-out, des inaptitudes.

Nombre de directions de ces structures, au lieu de soutenir leurs équipes, ont un management de plus en plus autoritaire et cherchent à individualiser les salaires, à augmenter le temps de travail et à supprimer des jours de congé. Dans ces conditions dégradées, le travail se déshumanise, bien éloigné de ce que devrait être le travail social, et entraîne, là encore, des démissions.

Une délégation syndicale a été reçue par des sous-fifres du ministère des Solidarités et de la Santé, qui ont déclaré qu’un diagnostic sera fait. Mais le diagnostic a déjà été fait, depuis longtemps : nos salaires sont insuffisants, on manque d’effectifs et de moyens.

Une prochaine journée d’action est prévue le 11 janvier.

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