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Vaccins : le fantôme de la 3e dose
Le lendemain d’un Conseil de défense sanitaire présidé par Macron à l’Élysée, suivi d’une conférence de presse le 25 novembre, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a lancé la généralisation du rappel de vaccination anti-Covid, la troisième dose, pour toute la population de plus de 18 ans.
Cette troisième dose, qui réactive une immunité diminuant au fil des mois, était déjà recommandée pour les personnes âgées. Désormais, le gouvernement pousse 19 millions d’adultes ayant reçu leur seconde dose il y a au moins cinq mois à se faire injecter ce nouveau rappel au cours des deux prochains mois, sous peine de désactivation de leur passe sanitaire.
Côté gouvernemental, cette accélération du calendrier vaccinal semble simple : il s’agit d’une décision du président suivie d’une annonce à la télévision. Côté population, le casse-tête a immédiatement commencé.
Véran s’est félicité qu’en quelques heures, le 25 novembre, un demi-million de personnes aient pris rendez-vous pour le rappel. En effet, tous les créneaux disponibles en pharmacie, chez les généralistes ou dans les centres de vaccination encore opérationnels ont été réservés. Et ensuite… aucune prise de rendez-vous n’est plus possible pendant des semaines.
Véran a tenu à rassurer : il y aurait 25 millions de doses de vaccin en stock en France. Thierry Breton, commissaire européen, a surenchéri en annonçant « une production mensuelle de plus de 300 millions de doses, de quoi vacciner l’ensemble de la population européenne chaque mois ».
Tout cela est bien beau sur le papier.
Pour les personnes âgées de 65 ans et plus, le couperet tombera le 15 décembre. Le gouvernement, incapable d’organiser leur troisième injection, leur indique à présent qu’ils peuvent se rendre sans rendez-vous dans les centres de vaccinations, et faire la queue. Les autres adultes ont un mois de plus pour le rappel, mais aucune solution concrète. Et Castex vient d’ajouter la partie des enfants de 5 à 11 ans, qui ont le risque de faire des formes graves du Covid, à la file de ceux qui attendent un créneau de libre.
Deux ans après le début de cette épidémie mondiale, un an après la mise au point des vaccins, le gouvernement est incapable de donner une réponse simple à une question pratique : où et quand se faire vacciner ?