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- Lutte ouvrière n°2784
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Dans les entreprises
Cnav – Tours : assez de la surcharge de travail !
Cela fait des mois que, du fait du manque criant de personnel, le mécontentement s’accumule parmi les agents de la Caisse nationale d’assurance vieillesse de Tours (Cnav).
La conséquence en est évidemment la dégradation des conditions de travail des employés, particulièrement sensible parmi les 180 agents de la DAE (Direction des assurés de l’étranger) qui traitent les dossiers des assurés résidant à l’extérieur de la France, ou de ceux qui y vivent après avoir fait une partie de leur carrière professionnelle ailleurs.
Selon les élus CGT, il y a près de 37 000 demandes de pensions en stock, ce qui signifie plus de quatorze mois de délai de traitement. La situation est insupportable pour les agents de la Cnav, qui n’en peuvent plus de la dégradation de leurs conditions de travail, et elle est scandaleuse pour les assurés en attente du versement de leur retraite. Le délai de prise en compte des demandes de ces derniers est en effet presque d’une année.
Lors de la journée de grève nationale du 5 octobre la mobilisation avait été un succès. Un nouveau débrayage le 19 octobre à l’appel de la CGT a connu un taux de grévistes important, notamment chez les cadres (près de 50 % selon la direction).
Mardi 30 novembre, c’est un débrayage combatif qui a reçu les membres du conseil d’administration arrivés en bus pour tenir leur réunion à Tours. Bruyamment hués par plus d’une centaine d’agents avec pancartes, sifflets et casseroles, ils ont pu toucher de près le mécontentement lorsqu’une délégation a envahi les locaux afin de faire une déclaration au nom des salariés en grève, exigeant des conditions de travail décentes et pour cela des effectifs supplémentaires.
Le mécontentement est d’autant plus profond dans les services que la direction ne répond jusqu’à présent que par du mépris, osant demander aux agents de se débrouiller en étant « inventifs, agiles, habiles et imaginatifs » ! Ces pressions pour traiter toujours plus de dossiers dans la journée n’aboutissent évidemment qu’à la dégradation de la qualité du service rendu aux assurés. Alors, si pour beaucoup la quantité de travail est aujourd’hui devenue insurmontable, la question des salaires est aussi bien présente, la valeur du point étant gelée depuis dix ans.
Suite au dernier débrayage, la direction a quand même annoncé des embauches, mais bien en deçà de ce qui serait nécessaire pour traiter le stock des dossiers. Alors sa proposition d’un protocole de fin de conflit risque de rester lettre morte et ne fera pas diminuer le mécontentement.