Jusque-là, elles avaient été minimisées, en particulier lorsque Hulot était ministre de l’Écologie dans le gouvernement Macron. Une plainte dévoilée par la presse avait été déposée en 2018 sans que sa présence au gouvernement ait été remise en cause. La ministre déléguée à la Citoyenneté, alors chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, au diapason du reste du gouvernement, avait même assuré son collègue de toute sa confiance.

La première accusation à l’encontre de Hulot date de 2008. Une jeune photographe de la famille de François Mitterrand avait alors dénoncé des faits de 1998. Aujourd’hui, devant le nombre des accusations, il devient difficile de faire comme s’il ne s’était rien passé. Les politiques changent de ton et de camp. Un député ex-macroniste, très proche de Hulot, a abandonné son rôle de porte-parole du candidat des Verts à la présidentielle.

Cette affaire montre ce que peut être le comportement d’un certain nombre d’hommes de pouvoir, proches du pouvoir ou de personnalités médiatiques. Bénéficiant d’une notoriété et d’un carnet d’adresses bien rempli, estimant que vis-à-vis des femmes tout leur est permis, ils peuvent aussi compter sur la complaisance de nombreuses personnalités qui minimisent les faits et ainsi s’en rendent plus ou moins complices.

Dans une société profondément inégalitaire, où le pouvoir est concentré dans un cénacle très majoritairement masculin, il serait naïf de penser que les rapports entre les hommes et les femmes, et particulièrement les jeunes femmes, puissent être toujours harmonieux et respectueux. Ils rappellent plutôt les mœurs d’un féodal convaincu d’avoir le droit de cuissage. Un Hulot et son mépris des femmes en offrent une lamentable image.