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Leur société
Martinique : première journée de grève générale
Plusieurs centaines de salariés ont répondu à l’appel à la grève générale lancé par deux centrales syndicales de Martinique, la CGTM et la CDMT, lundi 15 novembre, contre l’obligation vaccinale, le passe sanitaire et les sanctions visant les non-vaccinés.
Dimanche 14 novembre, les ministres des Outre-mer et de la Santé ont fait savoir qu’ils reportaient la date limite de la vaccination complète des soignants en Martinique au 31 décembre, date de la fin de l’état d’urgence sanitaire dans le territoire. Quant aux suspensions de contrats déjà mises en œuvre par certains employeurs zélés, elles sont annulées à compter du lundi 15 novembre. C’est un premier recul du gouvernement. Mais pour les soignants et ceux qui ne veulent pas être vaccinés, et plus généralement pour tous ceux qui, vaccinés ou non-vaccinés, refusent d’être mis au pas, ce recul est insuffisant.
Le gouvernement prétend appliquer les préconisations de sa délégation de médiateurs. Or, ces derniers sont restés quinze jours en Martinique sans jamais rencontrer les membres de l’intersyndicale. La réalité est que ce premier recul est le résultat des mobilisations et de la détermination des salariés : ceux des hôpitaux, des Ehpad, des aides à domicile, des employés de pharmacie, des pompiers, des infirmiers libéraux et de tous ceux qui, avec l’intersyndicale de la santé, ont soutenu leurs actions.
Le 15 novembre, des délégations de travailleurs, employés territoriaux, employés de pharmacie et autres, se sont donc retrouvées aux alentours de la Pointe-des-Grives et du port à Fort-de-France pour s’adresser aux dockers. D’autres ont fait le siège de l’Agence régionale de santé (ARS) située non loin. À ces manifestations se sont ajoutées celles des pompiers et de l’intersyndicale de la santé qui avaient aussi appelé à plusieurs opérations Molokoy (escargot) et à un rassemblement devant l’ARS. Lors de cette grève, au refus de l’autoritarisme du gouvernement se sont ajoutées des revendications telles que l’augmentation des salaires pour faire face aux hausses de prix incessantes.
D’ores et déjà, les travailleurs et leurs syndicats, l’intersyndicale de la santé, les principales centrales syndicales de salariés et de nombreux syndicats professionnels tels que ceux des taxis collectifs, des artisans, ou encore des pêcheurs, ont décidé de déposer un nouveau préavis de grève générale à partir du 22 novembre. Ils sont décidés à organiser une riposte contre les effets néfastes de la loi sanitaire du 5 août.
Alors, si les mobilisations s’amplifient, si les salariés des autres secteurs, tous concernés aussi, rejoignent les travailleurs de la santé comme l’ont fait les employés territoriaux le 15 novembre, dans la lutte et par la grève, il est possible de transformer le recul du gouvernement en retrait définitif de ces mesures de mise au pas des travailleurs.