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- Lutte ouvrière n°2779
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Dans les entreprises
Renault – Flins : le projet d’accord à la poubelle !
Après la troisième séance de négociations entre les représentants de Renault et ceux des directions syndicales, le projet de nouvel accord pour les trois prochaines années est toujours aussi inacceptable pour les travailleurs.
Pour les presque 4 000 employés à l’usine de Flins, le rejet très partagé du projet se mêle à l’inquiétude quant au devenir du site, et donc des emplois. Néanmoins, outre les menaces de samedis obligatoires et de débordements institutionnalisés de l’horaire de travail, celles sur le blocage des salaires se concrétisent déjà par l’intégration dans la base salariale du paiement de la pause quotidienne de 20 minutes.
Cette mesure, si elle était mise en place, permettrait à la direction d’économiser l’équivalent d’une journée de salaire par mois pour les futurs embauchés et les 1 200 travailleurs intérimaires, qui ne bénéficieraient pas de l’intégration de cette « pause payée lissée » dans le salaire, et perdraient donc environ 80 euros par mois. C’est d’autant plus choquant, et pas seulement aux yeux des intérimaires, que les hausses des prix et notamment du carburant ont déjà dangereusement grignoté le budget ouvrier.
Par ailleurs, l’activité phare vantée par le directeur général Luca de Meo et présentée avec emphase comme l’avenir de l’industrie automobile dans le pays, la remise en état des voitures d’occasion et de location, baptisée Factory VO et Re-factory, déçoit déjà parmi les dizaines de travailleurs volontaires mutés dans ce nouvel atelier. La pression du chronomètre et la pénurie d’outils et de matériel entament largement l’image dorée donnée par la direction.
En ce qui concerne la production, l’usine alterne toujours entre des périodes de chômage organisé par la direction et des périodes d’activité à outrance, où la journée de travail joue les prolongations en Tôlerie ou en Peinture, avec des volontaires de plus en plus rares, et des samedis ou des jours fériés transformés en jours travaillés. En octobre, des travailleurs, intérimaires surtout, ont subi quatre épuisantes semaines de 50 heures ! La production d’un nombre maximum de Zoe électriques assure en effet à Renault le droit de vendre quatre fois plus de gros véhicules coûteux et rentables… pour le constructeur.
Le brouillard entretenu par Renault ne dissimule pas les attaques programmées et, dans les ateliers, les discussions animées entretiennent la vigilance des travailleurs, embauchés aussi bien qu’intérimaires.