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- Lutte ouvrière n°2778
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Leur société
Accès à l’électricité : une nécessité
Le 19 octobre, la Fondation Abbé Pierre a demandé au gouvernement d’interdire les coupures d’électricité tout au long de l’année, et d’instaurer un service minimum électrique pour les ménages qui ne parviennent pas à payer.
D’après le médiateur de l’énergie, 20 % des ménages ont souffert du froid l’hiver dernier, contre 14 % un an plus tôt. On considère que douze millions de personnes sont en précarité énergétique, ce qui signifie qu’elles éprouvent des difficultés pour se chauffer, pour cuisiner ou s’éclairer. À cela s’ajoute bien entendu l’angoisse de la coupure pour factures impayées. La hausse dramatique des prix ne peut qu’aggraver encore plus cette situation.
Depuis 2013, une loi interdit, en principe, aux fournisseurs d’électricité de la couper totalement durant la trêve hivernale, de novembre à mars. Dans ce cas, ils réduisent la puissance, souvent à un niveau juste suffisant pour allumer des ampoules ou recharger son téléphone, mais pas pour faire fonctionner une bouilloire ou une plaque électrique ni un radiateur de 1 500 watts-. Non seulement cette loi n’est pas toujours appliquée, mais elle pousse les fournisseurs à multiplier les coupures juste avant la trêve, en octobre.
La Fondation Abbé Pierre milite pour que l’électricité soit un droit réel, loin du service minimum légal actuel qui n’est rien d’autre qu’une hypocrisie révoltante. À l’instar de la nourriture, de la santé, de l’éducation ou du logement, l’accès à l’énergie est un besoin vital. Mais cela se heurte au fait que dans cette société, il s’agit d’une marchandise. Des millions de personnes peuvent en être privées pour que des capitalistes s’enrichissent toujours plus. Ce fonctionnement est une aberration.