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- Lutte ouvrière n°2776
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Leur société
Magie : transformer la sueur en or
Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, a exalté la joie d’être un ouvrier de production. Car, selon elle, il peut se dire, jour après jour, que sa vie « n’est pas une punition, c’est pour le pays, c’est pour la magie ».
![Illustration - transformer la sueur en or](/medias/journalarticle/images/2021/10/_P3_Engrenage_de_lexploitation_ok_Lupo.jpg.1200x675_q85_box-0%2C119%2C645%2C481_crop_detail.jpg)
Cette déclaration fracassante faite devant un parterre patronal s’appuie sans doute sur une connaissance brève, mais intime, de la condition ouvrière acquise lors de son passage à la direction de Faurecia, de 2011 à 2013, entre deux postes dans la haute administration. Dans les usines de cet équipementier automobile, la magie a en effet opéré et opère encore.
Le 18 novembre 2009, un ouvrier de 38 ans est mort en travaillant sur une presse, le crâne traversé par une tige métallique, à l’usine de Flers, dans l’Orne. Le 23 juin 2011, un cariste a été tué, enfourché, à Saint-Nicolas-de-Redon, en Loire-Atlantique. Le 28 septembre 2015, un intérimaire a eu la main écrasée par sa presse à l’usine de Marckolsheim, en Alsace. Le 22 juin 2016, un ouvrier de l’usine de Saint-Quentin, dans l’Aisne, a eu le crâne défoncé et un œil emporté par une pièce qui a sauté de sa presse. La liste, limitée aux usines françaises du groupe Faurecia, n’est pas exhaustive.
Il est toutefois exact que, dans le même temps, la magie chère à Agnès Pannier-Runnacher a fonctionné : le travail des ouvriers s’est mué en dividendes des actionnaires.