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- Lutte ouvrière n°2776
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Dans les entreprises
H&M : Pratiques douteuses tous azimuts
Le groupe de prêt-à-porter H&M a acquis une célébrité par la multiplicité de ses points de vente dans le monde, mais aussi à cause de ses pratiques esclavagistes, principalement dans les usines de ses sous-traitants en Asie, et de ses combines douteuses pour s’enrichir.
L’effondrement du Rana Plaza en 2013 à Dacca, au Bangladesh, causant la mort de plus de 1 100 personnes, ainsi que divers incendies meurtriers ont rappelé l’état déplorable des usines textiles de ce pays qui travaillent pour des grands groupes capitalistes, dont H&M. Il ne pouvait ignorer que les mesures de sécurité étaient inexistantes, et si H&M s’était engagé à l’époque à observer un code moral en promettant de ne se fournir qu’auprès d’entreprises respectueuses de la sécurité, aujourd’hui encore, la majorité de celles avec lesquelles il passe des marchés restent dangereuses.
Au risque quotidien d’accidents mortels s’ajoutent des conditions de travail indignes. Ainsi, une enquête faite auprès d’ouvrières des usines d’Inde et du Cambodge, d’où sortent les vêtements d’H&M, montre les brimades qui sont leur lot, les salaires insuffisants, les licenciements lorsqu’elles sont enceintes. Les cadences sont infernales, elles ne mangent pas assez et ne peuvent pas s’arrêter pour aller aux toilettes. Cela dans une ambiance surchauffée, avec une exposition à des produits chimiques entraînant fréquemment des syncopes.
Les médias s’étant un peu trop penchés à son goût sur les usines textiles de l’Asie, H&M a étendu son réseau de sous-traitants en Afrique, notamment en Éthiopie, en partenariat avec des hommes d’affaires plus que douteux. À son palmarès s’ajoutent divers délits ou pratiques trop opaques pour être honnêtes. En Allemagne, le groupe a été condamné à une amende de 35,3 millions d’euros en 2020 pour avoir espionné ses salariés à Nuremberg et recupéré des données confidentielles. Il est aussi un adepte de l’évasion fiscale et des montages financiers en Europe pour accroître ses bénéfices, pratique le « greenwashing », c’est-à-dire qu’il masque des pratiques polluantes sous une étiquette écologique, etc.
Et ce sont ces brigands, ou leurs semblables, qui, uniquement pour s’enrichir encore plus, s’arrogent le droit de priver de leur travail des salariés qui en ont besoin pour vivre.