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Dans le monde
Syrie : la crise sanitaire et toujours la guerre
Dans le nord de la Syrie, le nombre de cas de Covid-19 a explosé ces dernières semaines. Les hôpitaux sont débordés. Dans certaines des zones les plus touchées par la guerre qui a sévi dans le pays depuis 2011, les infrastructures sanitaires sont totalement insuffisantes, les fournitures médicales de base et les doses de vaccin manquent.
Dans la région d’Idlib, au nord, où près de la moitié des plus de trois millions d’habitants ont été déplacés par le conflit, le nombre d’infections quotidiennes enregistrées dépasse désormais les 1 000 cas par jour. Le Covid est une catastrophe supplémentaire pour la population dans ce pays détruit par dix années de guerre.
Depuis dix ans en effet, après que le mouvement d’opposition à la dictature de Bachar al-Assad, déclenché au printemps 2011, a laissé la place à une guerre entre bandes armées du régime et une myriade de groupes djihadistes, la population subit les bombardements et les privations de toute sorte. 500 000 personnes sont mortes et des millions ont dû fuir les zones de combat.
Si le régime a aujourd’hui repris la grande majorité du territoire syrien, la guerre n’est pas terminée. Ainsi cet été, dans le Sud, à Deraa d’où est partie il y a dix ans la contestation du régime et où, en mai dernier, des manifestants protestaient contre l’élection présidentielle remportée par Bachar al-Assad, les bombardements des armées syrienne et russe ont repris. En juillet et août, près de 40 000 personnes ont dû fuir. Dans la ville reconquise depuis par le régime, la trêve a permis le retour des déplacés. Mais beaucoup ont trouvé leur quartier détruit et la situation sanitaire reste très précaire.
Au nord-ouest, dans l’enclave d’Idlib, les combats se poursuivent entre forces armées du régime, soutenues par la Russie, et leurs opposants, des groupes djihadistes appuyés par la Turquie. Sur les 4 millions d’habitants qui se retrouvent entassés dans cette enclave, 2,5 sont des déplacés, des familles chassées par les bombardements, outre des combattants des groupes armés.
Dans le reste du pays, si les combats ont cessé, la population doit survivre dans des villes en grande partie détruites. Les puissances impérialistes, et en premier lieu les États-Unis, font régulièrement mine de s’inquiéter du sort des Syriens, dénonçant les atrocités commises par le régime. Mais Assad lui-même est une de leurs créatures et elles portent par leurs interventions une responsabilité écrasante dans la situation de la Syrie.