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- Lutte ouvrière n°2774
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Bus Transdev – Région parisienne : la colère gagne du terrain
La grève des conducteurs de bus, qui a démarré à Lieusaint en Seine-et-Marne le 2 septembre, s’est étendue à d’autres dépôts de la région parisienne.
Elle a gagné Vaux-Le-Pénil le 6 septembre, puis a touché Combs-La-Ville, Cesson, Vulaines, Montereau, Nemours, Saint-Fargeau, Lagny-sur Marne, Bailly-Romainvilliers en Seine-et-Marne, Saint-Gratien dans le Val-d’Oise.
Les grévistes ont manifesté devant le siège de Transdev, devant celui d’Île-de-France-Mobilités (IDFM), « l’autorité organisatrice » des transports. Ils se sont rassemblés à Melun le 27 septembre. Ça a été l’occasion de nouer des liens entre les grévistes des divers sites, ainsi qu’avec des travailleurs de la SNCF, de la RATP et de l’usine Safran de Villaroche.
Depuis plusieurs semaines, les grévistes dénoncent dans leurs vidéos les horaires déments, les services à amplitude de 13 heures, voire 14 heures, avec une coupure passée au dépôt, le décompte du temps de travail qui exclut les coupures et les pauses en terminus, les diverses primes supprimées, la réduction des temps de prise de service et de pause en terminus.
Ils sont conscients d’être les premiers à s’opposer à la politique des patrons du secteur, de Transdev, Keolis ou la RATP, qui s’attaquent à leurs salariés sous prétexte d’être plus compétitifs pour pouvoir remporter de futurs appels d’offres. Et derrière eux, ils s’opposent à l’offensive du gouvernement contre les travailleurs du transport. Car, comme la RATP, Keolis, une filiale de la SNCF, est contrôlée par l’État (détenue à 70 % par la SNCF et à 30 % par la Caisse des dépôts), de même que Transdev, détenue à 66 % par la Caisse des dépôts.
La grève trouve un écho à la RATP où de nouvelles conditions de travail des conducteurs de bus sont annoncées au prétexte des futurs appels d’offres d’IDFM. Quelques conducteurs de bus de la RATP, dont certains en grève, se sont rendus sur les piquets de grève de Transdev, et ils défendent autour d’eux l’idée que les travailleurs seraient plus forts en se battant ensemble contre les mêmes attaques.
La grève exerce une pression, et certains élus locaux s’en prennent à Pécresse, présidente d’IDFM. Celle-ci répond que l’organisation du travail dépend des employeurs, et eux-mêmes mettent en avant qu’IDFM ne leur laisse pas le choix pour obtenir les appels d’offres. La réalité est qu’ils sont tous d’accord et intéressés à exploiter plus les travailleurs.
La détermination des grévistes et l’élargissement de la grève sont évidemment un gros problème pour la direction de Transdev, mais pas seulement. Ce sont toutes les entreprises du secteur et les autotités d’IDFM qui ont de quoi s’inquiéter du fait que les travailleurs ne marchent pas dans ce chantage aux appels d’offres.
Le patronat et les politiciens à leur service ont leur stratégie. Mais ce qu’ils ne contrôlent pas, c’est la réaction des travailleurs. La grève de Transdev en est la démonstration.