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- Lutte ouvrière n°2772
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Editorial
Les travailleurs n’ont pas besoin de promesses électorales, mais d’un plan de luttes !
Primaire écologiste, candidature d’Hidalgo, gesticulations de Zemmour et de Le Pen, course à l’échalote à droite… C’est parti pour huit mois de promesses et d’annonces démagogiques. Ce week-end nous en a donné un avant-goût.
Augmentation de 10 % des salaires, smic net à 1400 euros, doublement des salaires des enseignants, nationalisation des autoroutes, réindustrialisation ou planification écologique, avec des centaines de milliers d’emplois à la clé... qui dit mieux ?
Tous les cinq ans, le même cirque se répète, avec des comédiens s’engageant, la main sur le cœur, à être le président du changement, du redressement, du pouvoir d’achat ou de la sécurité… Alors, rappelons-nous que les promesses n’engagent que ceux qui y croient !
Il faut se souvenir de toutes les promesses oubliées ou piétinées dès que l’heureux élu accède au pouvoir. Qu’ils soient de gauche ou de droite, qu’ils soient issus de la finance comme Macron ou qu’ils l’aient dénoncée comme Hollande, une fois président, ils se transforment tous en paillassons de la bourgeoisie. Et l’essentiel de leur job consiste à justifier les mesures antiouvrières dictées par le grand patronat.
Rien ne sera donné aux travailleurs. Les augmentations de salaire ? Il faudra aller les arracher nous-mêmes au grand patronat, au travers de nos luttes, de nos grèves, de nos mobilisations. Les embauches nécessaires pour répartir le travail entre tous ? Il faudra les imposer aussi !
C’est vrai aussi pour la levée des brevets sur les vaccins, qui reste essentielle pour lutter contre la pandémie. C’est vrai pour un grand nombre de mesures contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la planète. C’est vrai pour tout ce qui représente un coût ou un manque à gagner dans ce système capitaliste.
Aujourd’hui, les cours boursiers et les fortunes des milliardaires crèvent les plafonds. Les profits des grands groupes devraient exploser en 2021. Les perspectives économiques – c’est le gouvernement et le Medef qui le disent – sont excellentes pour l’ensemble du patronat. Mais elles le sont parce que le monde du travail n’a jamais été autant pressuré.
C’est en augmentant les rythmes et le temps de travail, en accentuant la précarité, en fermant des usines entières et en bloquant les salaires que la minorité capitaliste accumule des sommes exorbitantes. Cet enrichissement se fait au prix d’une exploitation de plus en plus dure, au prix d’une lutte de classe acharnée, au prix de la montée du chômage et de la misère.
Tant qu’il n’y a pas de réactions dans le monde du travail, les attaques patronales se poursuivront et le grand capital agira comme un rouleau compresseur sur toute la société.
Alors, il ne faut pas rester spectateurs. Sans attendre la présidentielle, les travailleurs doivent se battre pour défendre leurs intérêts. Ils doivent profiter de toutes les occasions pour le faire. La journée de mobilisation interprofessionnelle du mardi 5 octobre, appelée par la CGT, FO, FSU et Solidaires, est un objectif dont il faut se saisir dans la perspective d’inverser le rapport de force avec le gouvernement et le patronat et de rendre les coups.
Les travailleurs doivent être unis et offensifs sur leurs intérêts essentiels : leur emploi, leur salaire, leurs conditions de travail, leur retraite, comme leurs droits aux allocations chômage. Ce combat correspond aux intérêts de toute la société, car la classe qui domine n’est pas seulement parasitaire, elle est aussi irresponsable vis-à-vis de la société.
Chercher un bon candidat susceptible de mieux gérer le système capitaliste est une impasse. Celui-ci ne fonctionne bien que pour les riches, il nous condamne à la concurrence, aux crises, au pillage et au dénuement d’une grande partie du monde. Il nous condamne aux rivalités et aux guerres. Et il tue la planète à petit feu.
Ce n’est pas Hidalgo, Mélenchon, Roussel et encore moins Pécresse ou Le Pen qui détiennent les solutions pour changer le sort des exploités et l’avenir de la société. Ce sont les travailleurs eux-mêmes et cela dépend de leurs luttes.
Il appartient aux travailleurs, à tous ceux qui sont aujourd’hui mal payés, méprisés, humiliés, de changer cet ordre social. Je suis candidate à l’élection présidentielle pour défendre cette perspective-là.
Ceux qui la partagent pourront se regrouper autour de ma candidature. Ils affirmeront que le seul camp porteur d’avenir est le camp des travailleurs. Ils affirmeront que le seul programme qui vaille pour les travailleurs, ce n’est pas un programme électoral, c’est un plan de luttes.
Bulletins d’entreprise du 14 septembre 2021