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- Lutte ouvrière n°2771
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Médicaments : les pénuries vont continuer
Un décret entré en vigueur mercredi 1er septembre impose désormais aux laboratoires pharmaceutiques de constituer des stocks équivalant à deux mois de consommation, pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur.
Il s’agit des médicaments pour lesquels l’interruption du traitement peut mettre en danger la vie des patients, comme des anticancéreux ou des antiparkinsoniens, par exemple.
Les pénuries deviennent en effet de plus en plus fréquentes. L’Agence nationale de sécurité du médicament a reçu 2 446 signalements de médicaments essentiels en rupture de stock ou en tension d’approvisionnement pour 2020, alors qu’il n’y en avait que 1 504 en 2019, et seulement 130 en 2010.
Les pénuries découlent du fait que les médicaments sont produits, comme n’importe quelle autre marchandise, dans le but de faire le profit maximum. Les industriels produisent en flux tendu, en limitant le plus possible les stocks, qui pour eux ont un coût. D’autre part, les médicaments qui sont le plus souvent en pénurie sont des médicaments anciens mais très utilisés, qui rapportent peu aux industriels car leurs prix sont bas. Pour les nouveaux médicaments, plus rémunérateurs, les industriels savent organiser la production afin que les pénuries soient rares.
Les associations comme UFC-Que Choisir réclamaient quatre mois de stock plutôt que deux. On voit mal comment la mesure décidée pourrait être très efficace. L’État, toujours très compréhensif avec les problèmes des industriels et leur souci de faire le maximum de profit, risque d’exercer peu de contrôle et de peu sanctionner les infractions. Seul le contrôle de la production, de la distribution et des stocks de médicaments par les travailleurs et la population eux-mêmes permettraient d’imposer de produire en quantité suffisante pour satisfaire les besoins de tous les malades.