Passe sanitaire : une contrainte de plus pour les salariés01/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/09/2770.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Passe sanitaire : une contrainte de plus pour les salariés

Depuis le lundi 30 août, le passe sanitaire est obligatoire pour presque deux millions de salariés en contact avec le public. Cela concerne les serveurs des bars et restaurants, les bibliothécaires, les employés des piscines ou des salles de sport, les contrôleurs dans les trains, etc.

Contrairement à ceux de la santé, la vaccination n’est pas obligatoire pour ces travailleurs. Mais la contrainte que représentent la réalisation d’un test ­anti-Covid tous les trois jours et la fin annoncée du remboursement de ces tests rend de fait la vaccination quasi obligatoire. Ceux qui refusent de présenter un passe valide à leur patron et qui ne peuvent pas être placés hors de contact avec le public – changement de poste au bon vouloir de l’employeur – peuvent voir leur contrat de travail suspendu, sans salaire, pendant deux mois. Cette mesure donne un nouveau prétexte aux patrons pour exercer contrôles et pressions sur les salariés, sans même parler de tous les travailleurs en situation précaire, intérimaires ou autres, dont le patron a conditionné le maintien de leur emploi à la vaccination.

La majorité des travailleurs concernés sont vaccinés. Ceux qui étaient réticents ou hésitants ont été vaincus plutôt que convaincus des bienfaits de la vaccination. Le gouvernement se vante depuis quelques jours de la progression spectaculaire du nombre de vaccinés dans le pays. C’est à coup de trique qu’il aura atteint le chiffre de 50 millions de primo-vaccinés au 1er septembre.

Depuis le début de la pandémie, le gouvernement justifie toutes ses mesures coercitives, couvre-feu, confinement, passe sanitaire obligatoire, contrôles et amendes diverses, par la nécessité de lutter contre le virus. C’est un prétexte grossier. Les multiples incohérences dans la mise en œuvre de ces mesures, le maintien des hôpitaux dans le même état de sous-effectif qu’il y a deux ans, ou encore le refus d’imposer la levée des brevets sur les vaccins, le prouvent. Macron a fait un calcul politique à huit mois des présidentielles, pour se donner la posture d’un chef autoritaire, pour semer la division parmi les travailleurs et faire diversion pour mieux porter les attaques antiouvrières en préparation.

Le patronat n’a certes pas demandé ce passe sanitaire qu’il est chargé de mettre en œuvre et qui lui crée parfois des complications. Ainsi Roux de Bézieux, président du Medef, ne souhaite pas que cette mesure dure trop longtemps. L’agenda du Medef, c’est d’abord les attaques contre les chômeurs qui permettront de tirer tous les salaires vers le bas, et la poursuite des aides au patronat, cette fois-ci au nom de la relance et de l’écologie. Les porte-parole patronaux annoncent clairement leurs exigences qu’en serviteur dévoué, Macron se prépare à satisfaire.

Les travailleurs, eux qui font marcher toute la société, doivent se préparer à combattre les uns et les autres, sans se laisser diviser entre vaccinés et non vaccinés, qu’ils soient soumis ou non au passe obligatoire.

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