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Leur société
Le Maire et le Medef : indécente liaison
Mercredi 25 août, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a comparu devant l’université d’été du Medef.
Il a présenté aux patrons présents ses pistes pour relancer la production, maintenant qu’est censé se terminer le « quoi qu’il en coûte ». Ces pistes correspondent si bien à ce que réclame de son côté Roux de Bézieux, le président du Medef, que certains se sont demandé s’ils n’avaient pas échangé leurs discours.
Pour tous les deux, l’essentiel est de renforcer la pression sur les salariés. Cela passe par la réforme de l’Assurance chômage, qui devrait entrer en vigueur le 1er octobre. Selon Roux de Bézieux, le système actuel « décourage la reprise du travail », tandis que, le taux de chômage étant paraît-il revenu à son niveau d’avant la crise du covid, il faudra dès septembre 2022 reculer l’âge de départ à la retraite. « La France a besoin de travailler plus », argumente Roux de Bézieux. Le Maire fait chorus : « Oui, la France a besoin d’une réforme des retraites. »
Tous deux sont d’accord aussi pour reprendre les recettes à succès suspendues à cause de la crise sanitaire, Le Maire s’est dit favorable à la vente de participations de l’État dans des entreprises, comme ADP, tandis que Roux de Bézieux a exhorté le gouvernement à poursuivre la baisse des impôts de production payés par les entreprises : le plan de relance n’en supprime que 20 milliards, sur 70.
Depuis dix-huit mois, les patrons se sont gavés d’aides publiques. Maintenant ils revendiquent de marcher tout seuls, comme des grands. Et Le Maire les y encourage : « Que l’économie soit libre, qu’elle crée des emplois et de la richesse sans le soutien de l’État. » Mais il s’agit là d’une fiction : l’État paie, exonère, passe commande, dédommage et subventionne, et les patrons s’exclament, tout fiers : « Regardez, on s’en tire tout seuls ! »